Malgré l’opposition de la gauche, l’Assemblée nationale a validé jeudi soir la réforme de l’apprentissage.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a indiqué que le projet de loi a été rédigé dans le but de donner plus de liberté aux jeunes de choisir son avenir professionnel. Cet apprentissage concerne environ 400 000 jeunes. L’âge limite a été repoussé avant 30 ans afin de faciliter les ruptures de contrat et d’assouplir le temps de travail pour les mineurs.
"On ne peut pas rester au statu quo, sinon c’est ne pas rendre service aux jeunes et aux entreprises. Tous les pays européens qui ont réussi l’apprentissage, comme par hasard, les entreprises sont mobilisées", a rappelé la ministre.
Le texte prévoit aussi la gouvernance et le financement de l’apprentissage. Les partenaires sociaux auront plus de responsabilités, surtout dans la construction des diplômes et la gestion des centres de formation d’apprentis (CFA).
Les députés ont adopté un texte reformulant les possibilités d’enfreindre la durée hebdomadaire de 35 heures de travail des apprentis mineurs. La durée de travail peut atteindre les 40 heures par semaine pour certaines activités définies par le décret.
Parallèlement à ces indications, le gouvernement compte augmenter le salaire des apprentis et de les aider, à hauteur de 500 euros, pour le passage du permis de conduire.
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Les députés LREM ont défendu cette structure plus lisible pour les entreprises et salariés.
"Il faut donner le pilotage aux branches et aux entreprises, parce que c’est là que se crée l’apprentissage, c’est là que se créent les emplois", a plaidé Sylvain Maillard, leader des Marcheurs.
De l’autre côté, les élus LR ont dénoncé une "volonté de centralisation au détriment de nos régions" et craint des fermetures de CFA.
"Désolé que pour faire rentrer les branches, le gouvernement fasse sortir les régions", a indiqué l’UDI-Agir Francis Vercamer.
Selon les élus de gauche, il est trop risqué de confier le pilotage à plus de 510 branches.
"Ce nouveau système risque de saper durablement l’élan de l’apprentissage, ou regretter qu’on porte atteinte à l’enracinement de l’apprentissage dans la réalité du terrain", a précisé Pierre Dharréville, PCF.
Pour Sabine Rubin (LFI), le texte détourne complètement le sens de l’apprentissage.
"Tout va bien, nous n’avons que 1,3 million de jeunes qui ne sont nulle part, ni en formation ni en emploi. Ça fait 20 ans qu’on n’a pas dépassé les 450 000 apprentis (...), les régions sont les pilotes depuis plus de 20 ans et tout va très bien", a ironisé la ministre du Travail.
Muriel Pénicaud a dénoncé l’utilisation de l’argent destiné à l’apprentissage pour la filière de certaines régions. Elle a aussi signalé la propagande sans queue ni tête concernant la fermeture de 700 CFA.
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(Source : lentreprise.lexpress/la-croix)