Le député RN Grégoire de Fournas a lancé "qu’il(s) retourne(nt) en Afrique" au député LFI Carlos Martens Bilongo. L’élu pourrait être sanctionné en raison de ces propos provoquant la polémique.
La retranscription écrite des débats à l’Assemblée nationale a été diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi concernant les propos tenus par le RN Grégoire de Fournas. Cette pièce a été particulièrement attendue dans le cadre de ce dossier polémique, rapporte Le Parisien.
Des débats agités se sont tenus à l’hémicycle dans l’après-midi à la suite des accusations de racisme visant le député RN.
Ce dernier aurait répondu "retourne en Afrique" ou "qu’il(s) retourne (nt) en Afrique" au député LFI Carlos Martens Bilongo qui a posé une question concernant le navire Ocean Viking et les migrants secourus.
Après écoute minutieuse, les fonctionnaires de l’hémicycle ont indiqué dans le compte-rendu que l’élu RN a prononcé la phrase "qu’il retourne en Afrique". Il est pourtant vraisemblablement impossible, à l’oral, d’établir si l’élu voulait employer le singulier ou le pluriel.
Vers 17 heures, peu après la suspension de séance, Grégoire de Fournas a expliqué avoir voulu dire "qu’il, le bateau retourne en Afrique". Quelques heures après, il a changé de version et a affirmé sur Twitter avoir pleinement assumé d’avoir répondu "qu’ils retournent en Afrique". "Ma réponse concernait le bateau et les migrants, évidemment pas mon collègue", a-t-il confirmé.
De nombreux responsables RN ont défendu l’élu, dont Jordan Bardella qui a dit que l’élu a évoqué le retour de bateaux de migrants dans les ports d’Afrique. En revanche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé vendredi que "la question de sa démission se pose". "Des propos infâmes et ignobles", a condamné le député de la majorité présidentielle Stanislas Guérini en lançant que l’extrême droite reste l’extrême droite, "cette tentative de dédiabolisation est une mascarade".
Après la diffusion de ce compte-rendu, une réunion sera tenue par le bureau de l’Assemblée nationale dans l’après-midi du vendredi à 14h30. Le but est de décider d’une éventuelle sanction contre le député Grégoire de Fournas. Cet élu pourrait voir son indemnité parlementaire rognée de moitié pendant un ou deux mois, et possiblement être interdit de présence à l’Assemblée pendant deux semaines.
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