Au premier jour de son interrogatoire devant le tribunal correctionnel de Paris, lundi 14 octobre, l’ancienne eurodéputée Marine Le Pen livre sa propre vision du rôle d’assistants parlementaires.
Le procès des assistants parlementaires du Front national (FN) s’est poursuivi avec l’interrogatoire très attendu de Marine Le Pen devant le tribunal correctionnel de Paris ce lundi. Depuis le 30 septembre, l’ancienne eurodéputée et actuelle présidente du Rassemblement national (RN) est jugée pour des accusations de détournement de fonds publics du Parlement européen. Lors de son audition, elle a défendu son interprétation du rôle des assistants parlementaires, affirmant qu’ils travaillent à la fois pour leur député et, indirectement, pour le parti politique.
Marine Le Pen a fait valoir que le travail des assistants parlementaires est indissociable de l’activité politique du député. Selon elle, un assistant "travaille pour son député" et il "peut travailler pour son député au bénéfice de son parti". Dans ce cadre, elle soutient que l’activité d’un élu, y compris au Parlement européen, se déroule au profit de ses idées et de son parti, qui sont naturellement liés. Cette ligne de défense constitue l’argument central de l’ancienne eurodéputée. Durant son audition, elle a profité de l’occasion pour critiquer le fonctionnement du Parlement européen, qu’elle décrit comme un lieu qui "enferme" les élus dans un "vase clos".
Le tribunal a particulièrement interrogé Marine Le Pen sur les contrats de Catherine Griset, son ancienne assistante parlementaire entre 2010 et 2016. Elle a expliqué que Griset avait été son bras droit depuis plusieurs années, l’ayant embauchée à ses débuts en tant que secrétaire dans son cabinet d’avocat. L’ancienne candidate à l’élection présidentielle a également souligné qu’elle l’avait suivie tout au long de sa carrière politique, jouant un rôle central dans son équipe, y compris lorsqu’elle a créé le service juridique du FN en 1998.
Tout au long de son interrogatoire, Marine Le Pen a insisté sur le fait qu’elle n’avait "commis aucune irrégularité" dans la gestion des assistants parlementaires. Elle a maintenu que leur travail pouvait légitimement inclure des tâches liées au parti. Toutefois, lorsque des questions plus précises lui ont été posées, notamment sur le changement de statut de Catherine Griset en 2010, elle a semblé plus mal à l’aise, évitant de répondre directement. Elle a simplement affirmé que les décisions prises à l’époque n’étaient "pas aussi claires" qu’elles pourraient paraître aujourd’hui.
Marine Le Pen continuera à être interrogée au cours des prochaines audiences. Ses explications sur l’utilisation des fonds alloués par le Parlement européen, ainsi que sur le rôle exact de ses assistants, seront scrutées de près par le tribunal. Le procès s’annonce donc encore long et complexe, avec des répercussions potentielles sur la réputation du RN et de ses cadres dirigeants.
Source : Franceinfo