Dernière ligne droite pour les dix candidats engagés dans la course à l’Elysée. Grands rassemblements, déplacements sur le terrain, les candidats multiplient les démonstrations de force pour convaincre les électeurs.
Le président-candidat Nicolas Sarkozy a tenu un grand meeting ce dimanche la place de la Concorde à Paris. A la tribune, il a lancé un appel au "peuple de France" pour faire barrage à la gauche. Devant une foule de 100 000 personnes, il a présenté sa vision de la France de demain. Il dit vouloir créer un "nouveau modèle social" basé sur un "nouveau modèle de croissance" pour ainsi réunir "les conditions des nouvelles trente glorieuses du XXIè siècle". Le candidat de l’UMP a annoncé qu’il veut aussi revoir le rôle de la Banque Centrale Européenne pour "faire avancer l’Europe".
En 40 minutes de discours, il n’a pas cité une seule fois son principal adversaire François Hollande. Il a laissé le soin aux ténors de la majorité qui se sont succédés sur la scène de critiquer le candidat du Parti Socialiste.
Appel à l’anti-Sarkozy
Mais François Hollande ne s’est pas privé quant à lui de s’en prendre au président sortant. Il était lui aussi en meeting à Paris ce dimanche, sur l’esplanade du château de Vincennes où la grande famille du PS était réunie autour de son candidat. Plus de 100 000 sympathisants ont fait le déplacement pour applaudir François Hollande qui a appelé les électeurs "à prononcer un jugement sévère sur le quinquennat qui s’achève". Une sanction "légitime, nécessaire et même morale", selon lui.
Mais ce sont les abstentionnistes qui étaient au coeur de son allocution. Il a affirmé sa volonté d’aller chercher les électeurs "pour les sortir de leur isolement et pour les appeler fièrement à construire leur avenir avec nous". Il recommande aussi aux électeurs de gauche de ne pas éparpiller leur vote au premier tour pour éviter un nouveau 21 avril.
Le Front de Gauche "vous ne le rattraperez plus"
Après la place de la Bastille à Paris et celle du Capitol à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a fait une véritable démonstration de force à Marseille samedi en réunissant pas moins de 100 000 personnes à son meeting dans la cité phocéenne. Il s’en est pris vertement à Marine Le Pen qui "a dit qu’il fallait craindre la résurrection du communisme avec son cortège de folie, de violence et d’anarchie ? Moi je lui dis ici : le cauchemar Mme Le Pen, ne fait pour vous que commencer ! ».
C’est avec sa verve habituelle qu’il a lancé à la foule "Vous pouvez toujours essayer de courir après le Front de gauche, vous ne le rattraperez plus". Devant des milliers de sympathisants, il a insisté sur la "France des travailleurs" qui souffre au travail. Il n’a pas manqué aussi de tacler Nicolas Sarkozy qu’il faut selon lui "expédier à terre".
La porte-parole du "Peuple"
Marine Le Pen a organisé quant à elle un modeste rassemblement dans la salle de fête de son fief électoral d’Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Entre 1500 et 1800 militants étaient présents à ce meeting. Lors de son discours, la leader du Front National s’est positionnée en tant que porte-parole du "peuple" loin de "ces shows parisiens à coups de millions". Ici "c’est la vraie vie, les vraies gens : ouvriers, vendeuses, enseignants, mères de famille, chômeurs, créateurs d’entreprise", a-t-elle déclaré. Elle veut ainsi "redonner une voix à ceux qui n’en ont plus". Elle s’en est pris à tour de rôle à la gauche qui a "trahi le peuple" et la droite qui a "trahi la nation".
Le candidat de la "vérité"
Le leader du MoDem François Bayrou était en meeting à Marseille ce dimanche où il a réuni 1700 sympathisants. Il s’est présenté comme le candidat qui ne ment pas aux Français, fustigeant au passage les rassemblements parisiens géants de Nicolas Sarkozy et François Hollande. "Ce n’est pas à la taille des meetings que l’on mesure la vérité des propos qui y sont tenus. Au contraire, l’histoire l’a montré. Plus grosses sont les foules, plus graves sont les mensonges et plus fortes les désillusions" a-t-il déclaré.
Dans son discours il a également insisté sur la nécessité de développer la production française pour créer des emplois et relancer l’économie, "il suffirait de reporter 20 % de notre consommation sur des produits fabriqués en France pour supprimer notre déficit commercial et créer de nombreux emplois".
Les attaques fusent
La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud était en meeting au Zénith de Paris ce dimanche. Elle a critiqué les deux candidats favoris des sondages, Nicolas Sarkozy et François Hollande, "ces deux politiciens professionnels formés pour, une fois élus, servir les intérêts de la classe qui domine toute la société".
Elle incitent les électeurs à exprimer leur "rejet" du président-sortant dans les urnes. Mais elle ajoute que François Hollande ne fera pas un meilleur président s’il est élu, "les sacrifices continueront, les coups au lieu de venir de la droite, ils viendront de la gauche".
Quant à Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste, il a relevé sur les plateaux télévisés la disproportion qui existe dans notre société entre les riches qui s’enrichissent et les pauvres qui ont de plus en plus de mal à sortir la tête de l’eau.
Eva Joly, en déplacement à Batz-sur-Mer en Loire Atlantique est revenue sur l’implication de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Elle a répondu à Rachida Dati qui a jugé "scandaleux" les accusations d’Eva Joly à l’encontre du président sortant. La candidate d’Europe Ecologie Les Verts a déclaré à ce propos qu’elle n’avait "pas de leçon à recevoir" de l’ancienne ministre de la Justice.
Source : Le Figaro, France Info.