Face à la peine d’inéligibilité requise contre elle dans l’affaire des assistants parlementaires, Marine Le Pen s’insurge contre ce qu’elle qualifie de volonté de l’écarter de la scène politique.
Les réquisitions du parquet sont sévères. Dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires, le parquet a requis contre Marine Le Pen une peine de cinq ans d’inéligibilité, avec exécution immédiate. Cela implique que cette sanction prendrait effet immédiatement, même si un appel est interjeté, ce qui compromettrait sa candidature pour 2027. En plus, une peine de prison de cinq ans dont deux ferme aménageables et une amende de 300 000 euros ont été demandées. Pour la leader du Rassemblement national (RN), ces décisions sont perçues comme un obstacle direct à ses ambitions politiques.
À la sortie de l’audience, Marine Le Pen a manifesté sa colère en dénonçant la "violence" et "l’outrance" du parquet. Elle estime que l’objectif est de priver les Français de leur liberté de choix. Le Rassemblement National, également visé par une amende de 4,3 millions d’euros, perçoit dans ces réquisitions une tentative pour affaiblir le parti et sa dirigeante. Dans l’attente du verdict, prévu pour la fin novembre, Marine Le Pen espère que le tribunal rejettera ces recommandations jugées trop sévères.
La demande d’inéligibilité de Marine Le Pen a provoqué de nombreuses réactions, en particulier au sein de son parti. Jordan Bardella, président du RN, a dénoncé sur X ce qu’il qualifie de "persécution" contre Marine Le Pen. Selon lui, il s’agirait d’une "atteinte à la démocratie" pour écarter une candidate soutenue par des millions de Français. De son côté, Éric Zemmour, leader de Reconquête, a également pris position. Il critique un "gouvernement des juges" et estime que la justice ne devrait pas interférer dans le choix des candidats.
Des figures proches du RN, telles que Marion Maréchal et Éric Ciotti, ont également pris la parole. Marion Maréchal a rappelé le précédent de l’affaire Fillon en 2017, qu’elle considère comme un "nouveau déni de démocratie." Elle estime que cette décision pourrait à nouveau influencer la présidentielle en limitant le choix des électeurs. Pour Éric Ciotti, la démocratie française ne doit pas, une fois de plus, être soustraite à la volonté des électeurs. Le député des Alpes-Maritimes ajoute que l’avenir démocratique de la France pays doit se décider dans les urnes, et non dans des tribunaux influencés politiquement.
Source : Lefigaro.fr