Pour officialiser sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour a choisi une vidéo remplie d’extraits de films et de reportages. Une forme qui passe mal auprès des ayants droit de ces contenus.
Sa vidéo officielle de candidature pourrait lui coûter cher. Pour annoncer officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour a publié mardi 30 novembre une vidéo YouTube. La séquence de 10 minutes est composée de nombreux extraits d’archives ou d’actualité. Le polémiste d’extrême droite se présentant en "sauveur de la France" a pourtant omis d’effectuer les démarches requises pour l’obtention des droits d’auteur de certaines images. De nombreux ayants droit comme le propriétaire du château d’Ussé, la société Pathé, la chaîne Public Sénat u encore le journaliste Clément Lanot n’ont pas tardé à dénoncer publiquement l’utilisation indue de ces contenus, rapporte Franceinfo. Certains prévoient même de traîner l’affaire devant la justice.
Mercredi après-midi, la vidéo était toujours visible sur la chaîne YouTube du candidat d’extrême droite, même les extraits dont la reproduction est contestée. Eric Zemmour est désormais menacé par un risque juridique au-delà de la condamnation politique et culturelle. "Il y a des droits de propriété intellectuelle qui ont été enfreints, car son équipe n’a aucunement recueilli l’autorisation auprès des titulaires pour exploiter ces œuvres", a expliqué Etienne Bucher, avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle. L’usage de ces images a en effet requis un contrat de cession de droits pour une utilisation encadrée, avec un périmètre dans le temps et dans l’espace désignant notamment les finalités et les supports de l’exploitation.
Préjudice financier
Financièrement parlant, le vol des images par les équipes d’Eric Zemmour pourrait coûter plus de 100 000 euros d’archives. Selon le présentateur de l’émission "Quotidien" Yann Barthès, "100 000 euros, c’est s’ils avaient demandé les droits. Car maintenant, il va falloir rajouter les procès". Etienne Bucher, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, a ajouté que les dommages et intérêts étaient difficiles à chiffrer puisqu’ils dépendent du préjudice subi par le titulaire des droits.
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