Neuf ministres du gouvernement ont présenté ce jeudi 6 octobre le plan de sobriété. Il s’agit d’une feuille de route visant une réduction de 10 % de la consommation d’énergie en France.
Comme de nombreux pays dans le monde, la France est touchée par une crise énergétique nécessitant la prise de responsabilité de chacun. Neuf ministres du gouvernement ont présenté ce jeudi 6 octobre le plan de sobriété énergétique.
Cinq gestes sont proposés pour faire la différence et une grande campagne de communication sera lancée dès le lundi 10 octobre.
Entre autres, on peut citer la limitation du chauffage à 19°C dans les pièces principales, voire 17°C dans les chambres. La baisse de la température de son chauffe-eau (à 55 °C) ou encore l’achat de thermostats programmables est également mentionné.
Ce plan prévoit aussi d’encourager chaque ménage à décaler l’usage de certains appareils énergivores, tels les lave-vaisselle ou les machines à laver. Il est aussi recommandé d’éteindre les machines qui ne sont pas utilisées ou en veille.
Le gouvernement prévoit de récompenser les ménages adoptant ces gestes et compte soutenir le "bonus sobriété" déjà proposé par certains fournisseurs d’énergie. Pourtant, le montant de ce bonus n’est pas communiqué.
Côté transport, tout nouvel utilisateur qui s’inscrit sur une plateforme de covoiturage bénéficiera aussi du bonus financier à utiliser sur ce service.
La chaîne Franceinfo note que ce crédit évalué à une centaine d’euros sera instauré à compter du 1er janvier 2023. Cette aide concerne notamment les trajets quotidiens et de longues distances.
Outre le covoiturage, le gouvernement encourage les usagers à prendre le train et les transports en commun plutôt que la voiture personnelle "lorsque cela est possible". Pour les trajets professionnels de moins de 4 heures, le voyage en train est préconisé.
Cette mesure vise notamment à baisser la consommation d’énergie dans les bâtiments publics. Pour ce faire, le gouvernement souhaite réaliser des petites rénovations à "gain rapide" dans les bâtiments de l’Etat. Cela consiste souvent à l’utilisation des chaudières plus économes, de l’isolation, des ampoules LED ou encore des thermostats intelligents.
Dès ce mois, une enveloppe supplémentaire de 150 millions d’euros va être débloquée pour soutenir ce programme visant une économie de 250 GWh par an.
Dans ce plan de sobriété énergétique, l’exécutif compte supprimer l’obligation d’eau chaude dans les bureaux administratifs. Toutefois, ce dispositif ne sera pas applicable si l’eau chaude est jugée "indispensable" pour des douches ou le ménage par exemple.
Une centaine d’agents, nommés "ambassadeurs sobriété" vont être mobilisés partout en France pour s’assurer du bon suivi de la mesure et accompagner les gestionnaires.
Outre la coupure d’eau chaude, les bâtiments administratifs ne devront pas être chauffés à plus de 19°C réglementaires. Cette mesure sera obligatoire dans le milieu public, mais elle est fortement encouragée dans les entreprises et dans les collectivités locales. La température devra passer par ailleurs, à 18°C si la situation devient trop tendue pour l’approvisionnement en électricité. Dans les piscines municipales, il est recommandé de baisser d’un degré le chauffage et de deux degrés dans les gymnases.
Concernant le temps d’éclairage au sein des stades, de nombreuses fédérations sportives se sont engagées à le réduire.
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L’éclairage sur la voie publique (lampadaires ou des enseignes) est la principale source de dépense pour les collectivités avec environ 30% de leur facture d’énergie.
Face à cette situation, le gouvernement envisage l’instauration de plusieurs mesures comme extinction des feux au milieu de la nuit, réduction de l’intensité lumineuse, installation d’éclairages LED automatisés....
Par des décrets, les maires pourront demander aussi l’extinction des enseignes et des publicités lumineuses entre 1 heure et 6 heures du matin. D’ailleurs, la loi sur le pouvoir d’achat récemment adoptée, prévoit que si les consommations d’électricité sont trop importantes, les publicités lumineuses seront éteintes dans les lieux concernés.
Le travail à distance permet d’économiser d’énergie. Lors d’un pont de trois ou quatre jours, un bâtiment pourra être totalement fermé et en consommer beaucoup moins. Selon un conseiller, il s’agit du délai minimal pour rendre la mesure intéressante en termes d’économies d’énergie.
Dans ce même sens, le ministère de la Fonction publique annonce aussi revaloriser l’indemnisation du télétravail de 15%. Elle passe ainsi de 2,50 à 2,88 euros par jour, et suit l’augmentation des prix de l’énergie prévue pour le début de l’année 2023.
Le gouvernement a choisi cette voie et recommande aux fonctionnaires disposant d’une voiture de service de limiter leur vitesse à 110 km/h au lieu de 130 km/h sur autoroute. Ce dispositif a pour but d’économiser 20% de carburant, selon l’estimation de l’exécutif.
Des formations à l’éco-conduite seront par ailleurs, proposées aux agents publics volontaires pour les aider à adopter une conduite plus sobre, pour leurs trajets professionnels comme personnels.
Les entreprises sont invitées à la mise en œuvre de 15 actions concrètes pour lutter contre le gaspillage, mieux gérer leur consommation, soutenir la mobilité durable ou encore repenser l’organisation du travail.
De nombreux engagements sont cités dans cette charte : la température des locaux, l’éclairage intérieur la nuit, l’isolation des bâtiments, l’usage du Wifi ou les trajets professionnels.
Pour les entreprises volontaires, elles devront s’engager à présenter un plan sobriété au comité social et économique et aux délégués syndicaux. Un ambassadeur sobriété énergétique sera aussi désigné.
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