Le mardi 28 avril, le premier ministre a dévoilé le plan de déconfinement mis en place en France à compter du 11 mai.
Après l’avoir présenté mardi dernier à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe fait face au Sénat ce lundi.
L’examen du projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 23 juillet inclus sera également à l’ordre du jour.
Le premier ministre affirme que le moment est critique avec l’épidémie de coronavirus.
"C’est près de la moitié de l’humanité qui est confinée et même les plus grandes puissances paraissent désorientées. Le moment est critique car nous devons prendre des décisions sur la base d’informations incomplètes et souvent contradictoires. Nous ne savons pas tout. Mais il y a cinq mois, nous ne savions rien. Le virus nous fait violence, appelle réactivité et innovation. Des marges d’inconnues demeurent. Aucun scientifique ne saurait prévenir l’avenir qui nous attend. Aucune scientifique ne peut dire si nous aurons une deuxième vague", ajoute-t-il.
"Le moment est critique car nous ne pouvons pas rester confinés. Le confinement a porté ses fruits. La propagation ralentit. Le confinement a permis d’épargner 62 000 vies. Même si je mesure combien le confinement pèse sur ceux qui vivent dans des situations précaires.
Le confinement se justifiait par l’urgence, mais son coût social, humain, économique est considérable. Le Covid-19 est toxique, mais le décrochage scolaire et social l’est tout autant.
Le déconfinement doit s’adapter à chaque territoire. L’effort doit être collectif autant qu’individuel."
"J’ai annoncé qu’une aide exceptionnelle de solidarité serait distribuée à 4 millions de ménages, a rappelé Edouard Philippe. J’annonce aujourd’hui une aide pour les jeunes précaires ou modestes de moins de 25 ans.
Beaucoup de jeunes ont perdu leur emploi ou leur stage, cela va aussi pour les étudiants ultra-marins isolés. Nous avons décidé de verser une aide de 200 euros à 800 000 d’entre eux, mi-juin". Cette aide sera versée "aux jeunes qui touchent des APL".
Une aide de 150 euros sera versée aux bénéficiaires du RSA, + 100 par enfant.
Les ménages avec enfant et touchant les APL toucheront eux 100 par enfant.
"L’Etat, les collectivités territoriales et entreprises veillent à ce qu’il y ait des masques pour tous le 11 mai. Le 11 mai chacun doit pouvoir se procurer des masques dans les commerces proches de chez lui.
5 millions masques seront livrés chaque semaine. L’Etat financera 50 % des masques grand public."
"Il y aura une campagne de dépistage, pour les EHPAD notamment. Cela sera pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Pour réussir cette grande manœuvre de traçage, de tests et d’isolement c’est un défi logistique que nous devons relever. Il faut permettre aux équipes de faire le travail, d’appeler les cas contact, leur indiquer où se faire tester, où être isolé. Sans fichier permettant à ces brigades de fonctionner, il n’y a aucune chance de remonter la chaine de propagation."
"5 mois de décrochage scolaire pour des milliers de jeunes, c’est bombe à retardement, donc la réouverture des écoles est pour nous une priorité. Les effectifs ne devront pas dépasser 15 élèves par classe.
Nous proposons une réouverture progressive des maternelles et écoles le 11 mai sur la base du volontariat, le 18 mai dans les départements où la circulation du virus est faible il y aura l’ouverture des collèges. Pour les lycées nous déciderons fin mai.
Le 11 mai, tous les enfants et ado ne retourneront pas à l’école."
La vie économique doit reprendre impérativement et rapidement avec des managements et de la bonne volonté.
52 guides sont disponibles pour les entreprises et tous les secteurs en auront à disposition le 11 mai.
Maintien de l’interdiction des arrivées au-delà du 11 mai, sauf motifs impérieux. Tous seront soumis à l’obligation de quatorzaine. Le retour des étudiants ultra-marins se fera lors déconfinement.
Il y a un report du déconfinement à Mayotte. Un point sera fait le 14 mai et un renfort des capacités sur le territoire.
Le gouvernement se dit prêt à étudier la reprise des offices religieux dès le 29 mai, car la période du 29 mai au 1er juin est un "moment important pour plusieurs cultes", déclare Edouard Philippe.
Cette décision pourra être prise "si la situation sanitaire ne se dégrade pas", ajoute-t-il.
Ce plan a été adopté par les députés avec "368 voix pour, 100 contre et 103 abstentions".
Le plan de déconfinement adopté par les députés avec 368 voix
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