Plusieurs pays du Maghreb ont refusé le retour de leurs ressortissants expulsés de France. Le gouvernement a ainsi décidé de réduire drastiquement l’octroi de visas.
Mardi 28 septembre, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé la baisse du nombre de visas accordés au pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé cette mesure au micro de RMC-BFMTV, selon le journal Le Parisien. Il a ainsi défendu cette réduction en expliquant qu’il s’agit d’une volonté de forcer ces pays à accueillir leurs ressortissants expulsés par la France. "On leur dit tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes", a-t-il indiqué.
Le ministre a rappelé que cette politique n’est pas nouvelle, puisque le chef de l’Etat l’a déjà appliquée à certaines nations du Maghreb il y a 2 ans et demi. En 2020, la France a délivré quelques dizaines de milliers de visas. "On a beaucoup baissé (…). On le fait parce qu’une partie des compatriotes Algériens, Marocains, Tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays", a précisé G. Darmanin. Selon ses dires, ces pays ont refusé leur retour parce que ce sont des islamistes radicales, des délinquants ou encore des clandestins.
L’exécutif a déjà envisagé ce dispositif bien avant que la droite et l’extrême droite aient émis des reproches sur l’immigration et "l’islamisation" de la société, d’après le ministre. Il a indiqué l’avoir mis en place il y a déjà plus d’un an, durant une réunion présidée par le président de la République.
Selon le ministère, 7 731 obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été délivrées à des Algériens entre janvier et juillet. Cependant, seuls 31 ont reçu le feu vert de l’Algérie, dont 23 exécutées, soit un taux d’exécution de 0,2% alors que ce taux est de 2,4 % pour le Maroc et 4 % pour la Tunisie.
"Il est évident que la situation actuelle est inacceptable ,mais il faut voir les choses dans leur contexte : avec la Covid-19, on ne pouvait plus sortir de chez soi, il n’y avait plus d’avion, et il suffisait que la personne refuse de faire son test PCR pour ne pas partir", a résumé G. Darmanin.
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