Arnaud Andrieu/SIPA
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, est en déplacement en Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes ont accepté de le rencontrer.
Gérald Darmanin est arrivé en Nouvelle-Calédonie ce lundi 28 novembre pour discuter du futur statut de l’île. Pour la première fois depuis plus d’un an, les indépendantistes du FLNKS (Front de libération national Kanak socialiste) ont accepté de participer aux discussions.
En effet, ils ont refusé de prendre part à une réunion organisée à Paris sous l’égide de la Première ministre Elisabeth Borne fin octobre. Cette rencontre a été réalisée pour définir la méthode, les thématiques et le calendrier des négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie après trois référendums écartant l’indépendance.
Pour cette fois, plusieurs partis composant le FLNKS ont décidé de participer à des réunions bilatérales avec l’Etat durant cette visite, placée sous le signe de l’avenir institutionnel de l’île.
A noter que le dialogue a été rompu, puisque les indépendantistes ont constaté des maladresses venant des dirigeants. Entre autres, ils ont cité le passage éclair de Yaël Braun-Pivet au ministère des Outre-mer, l’annulation d’un premier déplacement de Gérald Darmanin en juillet et la visite en demi-teinte de son ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco en septembre.
Les partis indépendantistes comptent rouvrir le dialogue sur la seule et unique base de l’indépendance avec un éventuel partenariat avec la France. En revanche, les loyalistes souhaitent que l’Etat confirme au territoire un statut définitif de "Nouvelle-Calédonie dans la France". Selon eux, la victoire lors des trois référendums d’autodétermination a confirmé la légitimité de ce statut. Pour rappel, ces scrutins sont prévus par l’accord de Nouméa de 1998 et ils se sont tenus en 2018, 2020 et 2021.
Cependant, les indépendantistes ont boycotté le scrutin du 12 décembre 2021 à cause de la crise sanitaire, liée à la Covid-19. Ainsi, ils contestent le résultat de ce troisième référendum remporté à 96,5 % par les partisans de la France, mais avec une participation de seulement 43,8 % contre 85,69 % en 2020 et 81,01 % en 2018.
"On ne peut pas ne pas en tenir compte", a lancé l’entourage du ministre qui a également assuré que la France respectera le droit à l’autodétermination. Un partage de compétences encore plus poussé pourrait être mis en place avec une hyper-autonomie qui flirterait avec l’indépendance, mais qui permettrait de garder le territoire dans le giron français.
Selon Gérald Darmanin, un choix a été fait de rester dans la République française. "A l’Etat français de pouvoir tendre la main à tous ceux qui n’ont pas forcément choisi ce chemin-là pour pouvoir travailler ensemble et pour que chacun se sente profondément respecté", a-t-il précisé.
Sources : 20 Minutes, RFI