Lors d’une conférence de presse ce mercredi, Emmanuel Macron a annoncé la suspension de la réforme électorale controversée qui a suscité des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Le président souhaite ainsi « donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre ».
Le projet de réforme, après avoir été adopté par le Sénat le 2 avril et par l’Assemblée le 14 mai, devait encore être entériné par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Cependant, le résultat des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale ont bouleversé les plans. Ce projet de loi constitutionnelle, qui visait à modifier le corps électoral de l’archipel, semble désormais dans une impasse après la décision d’Emmanuel Macron.
« J’ai décidé de suspendre le projet de loi constitutionnelle, qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, parce qu’on ne peut pas laisser l’ambiguïté dans la période », a-t-il affirmé. A la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, le président ne peut en effet plus convoquer de Congrès.
Ce texte avait déclenché des violences inédites depuis les années 1980 en Nouvelle-Calédonie. Il prévoyait d’élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, aux scrutins provinciaux, cruciaux pour le territoire. Environ 25 000 électeurs, natifs ou résidents depuis dix ans, auraient ainsi pu être ajoutés à la liste électorale, ce qui, selon les indépendantistes, risquait de marginaliser le peuple autochtone kanak.