Le président de la République arrive en Nouvelle-Calédonie, ce jeudi, où une extrême sensibilité règne encore. Un référendum d’autodétermination doit se tenir le 4 novembre.
Emmanuel Macron sait que la Nouvelle-Calédonie est encore très sensible et vive dans une extrême douleur de son passé. Rappelons que le 5 mai 1988, un assaut a été mené afin de libérer vingt-deux gendarmes et un magistrat retenus en otage dans la grotte de Gossanah, au nord de l’île d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Durant cette offensive, 19 indépendantistes kanaks et deux militaires des forces spéciales ont été tués.
Ce samedi, cette tuerie aura 30 ans. Et pour la première fois dans l’histoire, un chef d’État s’y rendra. Cependant, le locataire de l’Élysée ne tiendra aucun discours pour respecter le passé douloureux du lieu.
Certaines personnes jugent cette visite comme organisée dans la précipitation, chamboulant ainsi les coutumes des familles des victimes. L’indépendantiste (UC-FLNKS) Roch Wamytan, quant à lui, a indiqué qu’elle divise. D’autres craignent même des affrontements.
"C’est une visite qui divise. Le 5 mai est une journée de recueillement, réservée aux familles", a-t-il expliqué.
Pourtant, l’Élysée a expliqué que cette visite a été préparée des mois à l’avance, mais surtout avec l’accord de plusieurs familles des victimes. D’autres s’y opposent encore et voient cette démarche comme une insulte.
Selon l’Élysée, le Président rencontrera toutefois les familles qui le souhaitent. "C’est un anniversaire. Il y a obligatoirement une plus grande sensibilité", observe Jean-Marc Ayrault, premier chef de gouvernement à aller à Ouvéa, en 2013.
Marie-Claude Tjibaou, veuve du leader indépendantiste kanak tué en 1989, a expliqué que son fils avait mis 20 ans pour commencer à pardonner.
La question sensible du référendum est également sur toutes les lèvres en Nouvelle-Calédonie puisqu’il déterminera son avenir. En effet, le 24 septembre 1853, la France a reçu l’acte de prise de possession de ces îles.
Et pourtant, Emmanuel Macron ne parlera pas de ce sujet pour éviter des crispations, même si la partie des non-indépendantistes attend un petit geste de la part du chef de l’État.
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(Source : Le Parisien)