Les mobilisations des "Gilets Jaunes" ne divisent pas non seulement les manifestants, mais aussi les partis politiques. Si LR et RN ont appelé à la cessation des manifestations ce samedi 15 décembre, LFI et parti communiste sont déterminés à continuer.
Le chef de file des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a indiqué mardi que son souhait ce serait la cessation des manifestations des "Gilets Jaunes" samedi 15 décembre. Et pourtant, au début du mouvement, il les a soutenus en revêtant le gilet jaune. Geoffroy Didier, secrétaire général délégué du parti, a été plus clair en disant qu’ils ne soutiendraient plus un acte V dans la mesure où les mobilisations ont dégénéré en violence.
De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), a estimé mardi que le meilleur moyen de changer cette situation était de soumettre un vote. "La révolution doit se faire dans les urnes", a-t-elle fait part. Par ailleurs, elle a pris acte de la décision du gouvernement de placer la France en "urgence attentat" à la suite de la fusillade de Strasbourg. Dans ce cas, si cela est maintenu, les manifestations ne pourront pas avoir lieu.
La députée Parti socialiste (PS), Valérie Rabault, a pour sa part martelé que le combat ne devrait plus se poursuivre dans la rue, mais au sein de l’Assemblée. Par conséquent, les socialistes n’iront pas manifester samedi.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a aussi jugé jeudi qu’il serait préférable que les "Gilets Jaunes" ne manifestent pas samedi pour laisser un peu de répit aux policiers, notamment après l’attentat de Strasbourg. "C’est à ceux qui organisent de dire ce qu’ils entendent faire. Mais on voit bien l’extrême fatigue des policiers, de ces agents publics", a-t-il déclaré sur RFI.
Une quinzaine d’organisations classées à gauche ont appelé vendredi après-midi à venir aux côtés des "Gilets Jaunes", dont La France insoumise, le Parti de gauche, Générations, le NPA, le syndicat Solidaires, l’association Attac, ou encore le Droit au logement.
À la suite des mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi soir, le patron des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon (LFI), a fait part de sa déception. "Je crois que ’l’acte V’ qui se jouera samedi prochain, l’’acte V’ du début de la révolution citoyenne dans notre pays, sera un moment de grande mobilisation", a-t-il déclaré. De son côté, le député insoumis Éric Coquerel a annoncé que les "Gilets Jaunes" doivent continuer pour faire céder le président de la République. "Nous serons avec eux dans les mobilisations", a-t-il fait savoir.
Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a lui aussi appelé les manifestants à toujours se mobiliser. Il a estimé que les Français sont à bout et les fonctionnaires épuisés. Les Français ont le droit de vivre dignement.
>> À lire aussi : Gilets jaunes Acte V : selon le préfet de police de Paris, il se prépare au "scénario le plus difficile"