Cette enquête préliminaire ouverte depuis le 31 mars dernier fait suite à une publication du Sénat dans laquelle les entités françaises du cabinet McKinsey sont accusées d’optimisation fiscale.
Le parquet national financier (PNF) a annoncé ce mercredi 6 avril l’ouverture d’une enquête préliminaire depuis le 31 mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Cette procédure fait suite à la publication par le Sénat d’un rapport sur le fait que l’Etat ait souvent recours à des cabinets de conseil privés et l’"influence" de ces derniers sur les politiques publiques. Dans son rapport, les entités françaises du cabinet McKinsey sont accusées par la commission d’enquête du Sénat d’optimisation fiscale. Ainsi, elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. "Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans", concluait le rapport sur le récit du journal Le Figaro.
L’entreprise McKinsey qui emploie près de 600 salariés en France a pourtant réalisé un chiffre d’affaires de 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public. Les sénateurs ont alors dénoncé cette pratique en la qualifiant d’"exemple caricatural d’optimisation fiscale" avec des "prix de transfert" facturés par la maison mère, basée au Delaware, aux filiales françaises. De son côté, le cabinet affirme avoir respecté "l’ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et payé "la fiscalité directe et indirecte due chaque année".
Le recours aux cabinets de conseil par l’État et les soupçons d’optimisation fiscale ont suscité la polémique ces dernières semaines en pleine campagne présidentielle. "S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", a lancé dimanche 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats avec McKinsey.
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