Cette déclaration du député insoumis intervient alors que des mesures gouvernementales sont sur le point d’être annoncées pour combattre le trafic et ses effets sur le territoire.
Lors de son intervention sur CNews ce vendredi 8 novembre, Manuel Bompard a exprimé son soutien à une nouvelle approche concernant le cannabis.
L’élu de la France Insoumise a critiqué la politique de prohibition actuelle et a appelé à rediriger les ressources policières et judiciaires vers des actions plus efficaces. Selon lui, cette réorientation permettrait aux forces de l’ordre de se concentrer sur le démantèlement des réseaux de trafic au lieu de se focaliser sur les petits consommateurs. "Je plaide pour un changement de logique. D’abord, en finir avec la politique de prohibition (...) Je plaide également pour concentrer les moyens de police et de justice sur la police judiciaire, le travail d’enquête", a indiqué le coordinateur national du mouvement politique initié par Jean-Luc Mélénchon.
La sortie de Manuel Bompard tombe au moment où Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Didier Migaud, Garde des Sceaux, se déplacent à Marseille. Les deux ministres s’apprêtent à présenter une série de mesures visant à éviter ce qu’ils qualifient de "mexicanisation" de la France. Ce terme utilisé par Retailleau pour désigner l’augmentation de la violence liée au narcotrafic, comme cela a récemment été observé à Rennes et Poitiers.
Les propositions des ministres, en partie issues d’une commission d’enquête sur le narcotrafic, incluent la création d’un parquet national pour lutter contre la criminalité. Le renforcement des peines pour corruption en bande organisée et l’augmentation des verbalisations des consommateurs seront aussi inscrits parmi les mesures à mettre en place. Une attention particulière est également accordée à l’établissement de "task forces" pour démanteler les réseaux de trafiquants.
Manuel Bompard critique la logique actuelle, jugée inefficace selon lui, et estime que la répression de la consommation n’a pas empêché une large diffusion du cannabis en France.
"Vous pouvez continuer dans la même logique. Mais ça occupe nos policiers à aller chasser les petits consommateurs au lieu de s’attaquer à la tête des réseaux, au lieu de démanteler les réseaux de la criminalité organisée. Vous pouvez continuer de vous attaquer aux petits consommateurs, mais ça ne produit aucun résultat. En France, on a une des législations les plus répressives dans le monde et on a une personne sur deux qui a déjà consommé du cannabis (...) Ça ne fonctionne pas et ça produit des drames au quotidien ". Pour lui, il est essentiel d’adopter une approche pragmatique afin de réduire les drames quotidiens liés à ce phénomène.