Le président du Rassemblement National (RN) a exprimé son intérêt, mais aussi ses réserves, à l’égard de la nouvelle loi immigration annoncée par le gouvernement. Le projet, qui suscite de vives réactions, devrait être examiné au Parlement début 2025.
Jordan Bardella a indiqué ce lundi 14 octobre sur BFMTV qu’il "attend avec impatience" ce nouveau texte, tout en précisant vouloir examiner attentivement son contenu avant de se prononcer. Il a formulé des doutes quant à l’application réelle des promesses faites par l’Exécutif. "Je me méfie des annonces", a clairement énoncé le président du RN. Le député européen pointe notamment le décalage possible entre les intentions déclarées par l’exécutif et les mesures concrètes qui seront finalement adoptées.
Il a particulièrement critiqué l’augmentation des fonds alloués à l’Aide Médicale d’État (AME), estimée à 1,3 milliard d’euros pour 2025. Cette enveloppe prévoit une hausse de 100 millions d’euros pour couvrir les soins gratuits destinés aux étrangers en situation irrégulière.
Le projet de loi de finances 2025 programme ainsi une augmentation significative de l’AME, qui avait déjà atteint près de 1,2 milliard d’euros en 2024, soit 0,5 % des dépenses de santé globales. Selon les chiffres annoncés, 1,2 milliard d’euros seront consacrés à l’AME et 100 millions d’euros à des soins urgents pour les personnes ne remplissant pas les conditions pour bénéficier de cette aide. Cette mesure vise, selon le gouvernement, à garantir un accès aux soins pour des raisons sanitaires et humanitaires. Une perspective qui n’enchante pas Jordan Bardella qui la considère comme une charge supplémentaire pour le budget de l’État.
En parallèle, Jordan Bardella soutient une proposition de l’exécutif visant à allonger la durée maximale en centre de rétention administrative (CRA). Elle est actuellement limitée à 90 jours, à 210 jours pour les infractions liées au terrorisme. Le jeune président du Rassemblement national souhaite que cette mesure soit étendue au-delà de ce cadre spécifique. Il estime qu’une période de rétention plus longue permettrait de mieux gérer certaines situations d’immigration illégale.
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a confirmé que le Parlement pourrait entamer l’examen de cette loi dès le début de l’année 2025. Ce texte survient un an après la précédente réforme sur l’immigration, qui avait été source de débats et avait engendré des tensions au sein de la majorité. Le texte avait en effet été en partie censuré par le Conseil constitutionnel.