Au terme d’un long débat, l’Assemblée a rejeté de justesse l’autorisation d’une procréation médicalement assistée post-mortem, jeudi 26 septembre. Les parlementaires ont voté contre les différents amendements proposant d’ajouter cette mesure dans le projet de loi de bioéthique.
La procréation médicalement assistée post-mortem consiste à réaliser une PMA après le décès du conjoint. Elle se fait, soit par une insémination artificielle avec du sperme congelé, soit par implantation d’un embryon congelé avant la mort du conjoint. Alors que cette pratique est autorisée dans une vingtaine de pays, notamment en Belgique, Espagne ou Royaume-Uni, selon l’Agence de la biomédecine, citée par Nice-Matin, elle est interdite en France.
Cette mesure ne figurait pas dans le projet de loi bioéthique, mais plusieurs députés y étaient favorables. Le gouvernement s’y était, cependant, opposé à plusieurs reprises. Contre ce dispositif, Aurore Bergé, l’une des responsables LREM sur le texte, a évoqué "l’intérêt supérieur de l’enfant, qui aurait à porter un récit particulièrement lourd" après un drame, selon les propos rapportés par Francinfo. Elle a affirmé qu’"un débat sincère et puissant" a permis de s’étaler sur le sujet.
Après plus de trois heures de débats, les parlementaires ont finalement voté contre les différents amendements proposant d’ajouter la PMA post-mortem dans le projet de loi de bioéthique. L’autorisation de cette pratique a été rejetée de justesse lors de l’examen en première lecture du projet de loi. La majorité reste très divisée sur le sujet. Plusieurs députés "marcheurs" ont jugé "illogique" de refuser à une veuve d’utiliser les gamètes de son conjoint décédé, mais de l’autoriser à recourir à un donneur anonyme.
Jean-Louis Touraine (LREM), le co-rapporteur du projet de loi, a demandé de "faire confiance" aux femmes, les mieux placées pour décider de "persévérer" ou pas dans leur projet parental. Comme la femme devra accepter de détruire ou de donner à d’autres du sperme ou des embryons congelés, il s’agit, selon l’UDI Pascal Brindeau d’"une espèce de double deuil qu’on va imposer à une mère".
>>> Retrouver toute l’actualité en France sur Linfo.re