Jacques Witt/SIPA
Mardi 30 janvier, l’Assemblée nationale a largement voté en faveur de l’intégration dans la Constitution de la "liberté garantie" pour les femmes ayant besoin de recourir à l’IVG. Cette décision place maintenant la responsabilité entre les mains du Sénat, où la formulation adoptée semble susciter moins d’accord.
"La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours" à une interruption volontaire de la grossesse. La formulation présentée par le gouvernement a reçu l’approbation des députés, qui ont exprimé leur soutien par des applaudissements chaleureux. Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétude liée aux remises en question de ce droit aux États-Unis et dans certains pays européens.
"Cette victoire sonne comme une revanche contre la honte, la clandestinité, le silence, la souffrance, la mort qu’ont dû affronter des centaines de milliers de femmes", s’est félicitée Mathilde Panot (LFI), rapportent les médias français comme Europe 1. Il s’agit d’"une grande victoire féministe", a dit pour sa part Marie-Noël Battistel (PS). "Ce soir, l’Assemblée et le gouvernement n’ont pas manqué leur rendez-vous avec l’Histoire des femmes (...) avec l’Histoire tout court", a réagi de son côté le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.
> À lire aussi : IVG dans la Constitution : "inopportun" pour le président de la Fédération protestante de France
La réforme constitutionnelle a recueilli le soutien de 493 députés, avec seulement 30 voix contre. Tous les élus de gauche, ainsi que la majorité et la quasi-totalité du groupe indépendant Liot, ont voté en faveur. À droite, le groupe LR s’est fragmenté avec 40 voix pour, 15 contre et quatre abstentions. Le RN a également présenté une division, avec 46 voix pour, 12 contre et 14 abstentions.
Du côté des LR, certains députés expriment des préoccupations quant à un déséquilibre par rapport à la loi Veil, mettant en avant la tension entre le droit à l’IVG et le respect de la vie humaine dès son commencement, selon la députée Émilie Bonnivard (LR).
> Toute l’actualité en France sur LINFO.re
