Alors qu’il se trouve en difficulté politique, le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est adressé aux Français mercredi soir sur France 2. Que faut-il retenir de sa longue interview ?
Face à l’inquiétude des Français par rapport à l’inflation, la pénurie de carburants et le recours au 49.3, le président de la République a pris la parole mercredi soir sur France 2. Dans une longue interview, Emmanuel Macron a abordé les sujets qui font jaser et ceux dont les Français attendent une réponse précise. Le chef de l’Etat a surtout montré qu’il veut poursuivre les réformes qu’il a déjà engagées, dont celle des retraites. "À partir de l’été 2023, on devra décaler l’âge légal de départ de quatre mois par an. Donc à horizon 2025 on passera à 63 ans, horizon 2028 à 64 ans et à horizon 2031 à 65 ans", a-t-il souligné. Quant au passage de la loi, il espère trouver un accord avec les formations politiques pour éviter le recours au 49.3.
La France connaît un de ses pires épisodes d’inflation depuis 1987. Malgré la demande de la gauche, Emmanuel Macron refuse d’indexer les salaires sur la hausse des prix. "Je crois à la France du travail et du mérite. (...). La solution n’est pas de réindexer les salaires sur l’augmentation", a-t-il avancé en appelant de nouveau au "dialogue social". En ce qui concerne les plafonnements des prix de l’énergie pour les entreprises, le chef de l’Etat a annoncé une limitation de 15% de la hausse du coût de l’électricité et du gaz, comme les ménages. Le plan détaillé de cette mesure pour les entreprises sera connu vendredi.
Les difficultés dans le milieu médical constituent actuellement une des préoccupations des Français. Pour pallier le manque de médecins traitants et de spécialistes, Emmanuel Macron les appelle à cumuler emploi et retraites. "Tous les médecins qui arrivent à la retraite : on va leur permettre de prendre leur retraite, mais de continuer de travailler ensuite, on va leur permettre de cumuler salaires et pensions à taux plein", a-t-il lâché.
Après la polémique provoquée par l’affaire Lola, dont la meurtrière présumée est une femme en situation irrégulière, Emmanuel Macron a répondu aux accusations de la droite et de l’extrême droite. "Je ne ferai jamais un lien existentiel entre immigration et insécurité", a jugé le président de la République. Sur le volet de la sécurité en général, le locataire de l’Elysée a déploré une "société de plus en plus violente". Le président a toutefois assuré avoir "augmenté comme jamais les moyens de la police, de la gendarmerie et de la justice".
Lors de sa longue allocution sur France 2, Emmanuel Macron a attaqué l’opposition de gauche et le Rassemblement National à l’Assemblée nationale. "Vous pensez que nos compatriotes qui ont voté pour un député socialiste ou écologiste lui ont demandé de porter une majorité avec des députés du RN ?", s’est-il emporté en dénonçant une "alliance des extrêmes". Le président de la République a ensuite défendu deux 49.3 adoptés sur la loi sur le budget en soulignant que le gouvernement avait raison.
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