"Il est temps d’abandonner" ce "gadget présidentiel" qui "ne marche pas" et "coûte cher", a jugé le député écologiste Jean-Claude Raux à l’issue du vote pour la suppression du SNU dans le budget de l’Etat.
Les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ont adopté la suppression du Service national universel (SNU) du budget de l’État. Ce vote représente un signe fort de leur scepticisme envers ce dispositif initié par Emmanuel Macron. Bien que cette décision n’ait pour l’instant pas de conséquence immédiate, les débats en séance publique à l’Assemblée nationale porteront sur la proposition initiale du gouvernement, rapporte Ouest France.
À l’Assemblée nationale, les élus de gauche ont été les principaux opposants, qualifiant le SNU de "gadget présidentiel". "Il est temps d’abandonner" ce "gadget présidentiel" qui "ne marche pas" et "coûte cher", a lâché Jean-Claude Raux, député écologiste. Une opinion partagée par Pierrick Courbon, député socialiste, qui a dénoncé une "hérésie budgétaire" ayant "raté sa cible". Les élus ont adopté un amendement redirigeant les 128 millions d’euros du SNU vers le sport amateur, appuyés par une faible présence des parlementaires de la macronie.
Le Sénat a adopté une position similaire, sa commission des Finances ayant voté une réduction de 100 millions d’euros dans le budget du SNU. Cette décision unanime reflète un désaccord croissant, justifié par des doutes sur la "plus-value" apportée par ce programme. En effet, un rapport de la Cour des comptes en septembre dernier pointait un coût annuel du SNU estimé entre 3,5 et 5 milliards d’euros, une somme jugée disproportionnée.
Gil Avérous, ministre des Sports et de la Jeunesse, a récemment admis ne pas disposer des moyens pour généraliser le SNU. Il a alors repoussé sa mise en œuvre à l’échelle nationale au-delà de 2025. Le SNU, qui inclut un séjour de cohésion et une mission d’intérêt général, devait initialement être étendu à tous les jeunes de 15 à 17 ans d’ici la rentrée 2026. Cependant, face aux défis budgétaires et aux critiques, l’avenir de ce service reste incertain, bien que le gouvernement n’ait pas encore officiellement annoncé sa suppression.