Invitée sur la Radio J, la première ministre a chargé le Rassemblement national (RN) en traitant le parti "d’héritier de Pétain". La réponse de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre.
Durant une interview donnée à la Radio J, le 28 mai dernier, Élisabeth Borne n’a pas mâché ses mots envers le Rassemblement national (RN).
A la question, le RN, est-il un héritier de Pétain ? Elle n’a pas hésité à répondre par l’affirmative : « Oui, également, héritier de Pétain, absolument ». Pour le cas de Marine Le Pen, le numéro un du gouvernement dénonce son manque de réactions vis-à-vis du passé de son parti : « Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines ». Élisabeth Borne s’alarme aussi de la normalisation de l’ancien mouvement politique de Jean-Marie Le Pen : « Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse ».
Autant dire que la sortie de la cheffe du gouvernement a fortement déplu à Marine Le Pen. La Présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale n’a pas attendu longtemps pour riposter. Sur le réseau social Twitter, elle étrille la première ministre : « Les propos d’Élisabeth Borne à l’égard du Rassemblement National sont infâmes et indignes. Ils ne sont pas acceptables à l’égard du premier parti d’opposition, de ses 88 députés, de ses milliers d’élus et des millions de Français qu’il représente ! ». Son entourage a rappliqué aussitôt en répondant aussi à Élisabeth Borne. Jordan Bardella, actuel chef du parti, a rajouté une couche en évoquant des « propos graves, mensongers et injurieux » qui « salissent les millions de Français qui votent pour le RN ». Le député Sébastien Chenu, un des fidèles de Marine Le Pen qualifie même les dires d’Élisabeth Borne de « raccourcis nauséabonds ».
Durant cet entretien, la locataire de Matignon a été questionnée sur une éventuelle arrivée du Rassemblement national au pouvoir en 2027. Elle a affirmé ses craintes : « Je crains que tout soit possible. (...) A force de banalisation, c’est une réelle menace ».