Accusée hier d’être « l’héritière d’une fortune illégitime » par Eva Joly, Marine Le Pen a indiqué le soir même qu’une procédure pour « diffamation » sera engagée « en urgence » contre la candidate écologiste, rapporte Europe1.
Il s’agit donc de la quatrième plainte, avec le même chef d’accusation, déposée à l’encontre de cette ancienne magistrate depuis le début de la course à la magistrature suprême.
Eva Joly a décidé mardi 10 avril d’attaquer Marine Le Pen sur son fief d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais où cette dernière devrait se présenter aux prochaines législatives. Elle est « née avec une cuillère d’argent dans la bouche. Elle est l’héritière d’une fortune illégitime, la fortune Lambert », dont a hérité son père Jean-Marie Le Pen dans les années 70 qui, lui-même « a pratiqué la torture en Algérie et fait de l’antimusulman son credo », a fustigé la candidate EELV mardi.
Des propos qui ont visiblement choqué la patronne du FN à tel point que le soir même, elle a décidé de porter plainte contre Eva Joly pour « diffamation ».
La candidate écologiste faisait allusion à un discours anti-corruption que Marine Le Pen a tenu dans la même ville précédemment. « Je suis révoltée que Marine Le Pen vienne ici avec un discours anticorruption ». Selon elle, la candidate FN est une « femme politique qui n’a pas de projet pour Hénin-Beaumont, elle s’en est servi comme un appartement vitrine mais en action concrète elle n’a rien fait ».
Dans l’après-midi, Steeve Briois, le secrétaire général du Front national a réagi en premier à cet affront. « La sortie d’Eva Joly contre Marine Le Pen sonne à nos oreilles comme un cri de désespoir pour enfin parvenir à franchir la barre symbolique des 1% », a-t-il estimé.
Cette procédure que va engager Marine Le Pen contre Eva Joly sera la quatrième depuis décembre dernier. C’était le ministre des sports, David Douillet, qui a ouvert le bal début décembre quand il obtient gain cause auprès de la justice dans
le procès qui l’avait opposé à l’ancienne magistrate. Eva Joly avait déclaré en 2009 que ce ministre «
avait des comptes dans un paradis fiscal ».
Puis, le 23 décembre, le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, avait également annonçé qu’une plainte en diffamation a été déposée contre Eva Joly pour l’avoir qualifié un peu plus tôt de « tortionnaire en Algérie ».
Et deux semaines plus tard, c’est-à dire le 5 janvier, c’était autour de l’ancien premier ministre Charles Pasqua de lui intenter une action en justice pour avoir été
traité de « criminel » et de « corrompu » par la candidate EELV à la présidentielle.