Après des semaines d’attente, François Bayrou a enfin dévoilé la composition de son gouvernement, comptant 35 ministres. Bien que plus réduit que celui de Michel Barnier, ce nouvel exécutif conserve une forte continuité : 19 des membres nommés conservent un poste, parfois dans un portefeuille différent.
"Rien ne fonctionne dans ce gouvernement, et cela devient un problème démocratique majeur", a déclaré Marine Tondelier sur LCI, dénonçant un exécutif déconnecté des attentes citoyennes. Selon la secrétaire nationale des Écologistes, "François Bayrou ne pourra pas éviter une motion de censure".
Un avis partagé par les membres de la Nupes. Mathilde Panot a fustigé "un gouvernement peuplé de personnalités désavouées par les électeurs" et accusé François Bayrou de composer avec le soutien tacite de Marine Le Pen et du RN. Pour la cheffe de file des députés LFI, cet exécutif "n’a qu’une issue : la censure" et marque "l’inéluctable départ d’Emmanuel Macron". Aurélie Trouvé, députée LFI, s’est jointe aux critiques, qualifiant le gouvernement d’"antithèse du vote des Français" et dénonçant un "total mépris" pour les résultats des dernières législatives. Le socialiste Olivier Faure a, quant à lui, parlé d’une "provocation", affirmant que "la droite extrême est désormais au pouvoir sous le regard bienveillant de l’extrême droite".
À droite, les attaques ne manquent pas non plus. Jordan Bardella, président du RN, a tourné la situation en dérision, évoquant une "coalition de l’échec" et lançant sur le réseau social X : "Heureusement que le ridicule ne tue pas." Éric Ciotti, de son côté, a dénoncé une "coalition de minorités macronistes" donnant naissance à "un gouvernement paralysé par le en-même-temps".
Pour le leader de l’UDR, allié au RN, "l’immobilisme est à son apogée, comme l’annonçait Edgar Faure. Ces acteurs du chaos, qu’ils soient socialistes, macronistes ou anciens Républicains, se lancent dans cette aventure pour des ambitions personnelles et non pour la France".
Du côté des Républicains, le ton se veut plus mesuré. Laurent Wauquiez a rappelé à ses députés que le soutien au gouvernement serait soumis à des exigences claires et pourrait être "retiré" si les orientations ne correspondaient pas aux attentes de son parti.