Le Rassemblement national a contesté une circulaire du ministère de l’Intérieur classant les candidats soutenus par le parti dans la catégorie "extrême droite" pour les élections sénatoriales de dimanche.
Le Rassemblement national ne peut pas se défaire instantanément de son étiquette d’extrême droite. Selon une information de Public Sénat confirmée par Bfmtv.com, le Conseil d’État a rejeté jeudi une requête du parti en ce sens. En urgence, le Rassemblement national avait saisi le Conseil d’État pour suspendre une circulaire du ministère de l’Intérieur concernant l’attribution des nuances politiques aux candidats des élections sénatoriales à venir. Les préfets des départements, responsables de cette classification basée sur "un faisceau d’indices", ont classé les candidats en six blocs : extrême gauche, gauche, autres, centre, droite, extrême droite.
Selon une circulaire partagée le 16 août 2023 "L’attribution des nuances politiques est un préalable essentiel à l’analyse électorale et à la lisibilité des résultats des élections pour les citoyens." Elle précise que les candidats présentés ou soutenus par le parti de Marine Le Pen devront être catégorisés dans le bloc "extrême droite". Cela ne plaît pas au RN. Une insatisfaction qui perdure depuis des décennies. En 1996, Jean-Marie Le Pen avait menacé de poursuivre en justice les médias qui les qualifiaient d’extrême droite, comme le relève Mediapart. Marine Le Pen avait exprimé la même menace à son arrivée à la tête du parti.
Le Rassemblement national considère que cette classification "méconnaît le principe d’égalité", "met en évidence une différence de traitement entre les mouvances politiques" et "porte atteinte à la sincérité du scrutin". Selon eux, il s’agit d’une "erreur manifeste d’appréciation" justifiant l’invalidation de cette circulaire, dont ils contestent la "légalité".
L’un des avocats du parti, Wallerand de Saint-Just, a affirmé lors de l’audience jeudi matin que cette catégorisation est "péjorative, sinon injurieuse", comme l’a relevé Mediapart. "On met dans cette case beaucoup de choses, des gens qui ont commis des crimes horribles...", a-t-il souligné, rapporte la même source.