Le président burkinabè a réagi lundi aux propos d’Emmanuel Macron il y a une semaine où il dénonçait notamment "l’ingratitude" de certains pays envers la France.
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au Burkina Faso, a dénoncé lundi les récents propos du président français Emmanuel Macron, qu’il considère comme un outrage envers l’Afrique. Lors d’un discours tenu une semaine auparavant, le locataire de l’Elysée avait critiqué ce qu’il qualifiait « d’ingratitude » de certains pays africains envers la France. "L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme.", avait-il déclaré. "Il a insulté tous les Africains. Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux.", a réagi le capitaine Traoré. Ces remarques ont été faites lors d’une cérémonie de vœux, renforçant les tensions entre Ouagadougou et Paris, rapporte Le Figaro.
Les relations entre la France et le Burkina Faso se sont considérablement détériorées depuis la prise de pouvoir par Ibrahim Traoré en septembre 2022. Le Burkina Faso a rejoint le Mali et le Niger pour réclamer le départ des forces françaises, acté en 2023. Cette rupture illustre un rejet croissant de l’influence française dans la région du Sahel. En parallèle, d’autres nations africaines, comme le Tchad et le Sénégal, ont suivi cette tendance. Le Tchad a dénoncé son accord de coopération militaire avec Paris et exigé un retrait d’ici janvier 2025. De son côté, le Sénégal a entamé des démarches pour fermer les bases françaises et réévaluer la présence militaire étrangère sur son territoire.
Lors de son discours, Traoré a encouragé une prise de position claire contre les forces dites "impérialistes". "Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, on dénonce les accords. Si on ne dénonce pas les accords, juste dire qu’ils quittent les bases militaires, on n’a rien fait.", a-t-il lancé. Face à cette fronde généralisée, la France a annoncé la réorganisation de son dispositif militaire sur le continent, avec des retraits progressifs de la Côte d’Ivoire et du Gabon, malgré des relations moins tendues avec ces pays.
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