Devant les responsables du culte musulman dimanche, le ministre de l’Intérieur, également ministre des Cultes, Christophe Castaner a confirmé l’intention du gouvernement au sujet de la loi de 1905.
Depuis quelques semaines, Christophe Castaner a entamé des consultations autour de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat. Le 9 novembre, selon Europe1, il a assuré devant le Conseil français du culte musulman (CFCM) - réuni en congrès à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris- que le gouvernement veut conforter cette loi pour l’ajuster "au monde de 2018". Le ministre a précisé que l’objectif n’est toutefois pas "de porter atteinte aux principes de la loi de Séparation" ni de "remettre en cause le régime de laïcité qu’elle définit".
Selon Christophe Castaner, l’exécutif estime qu’aujourd’hui les règles posées par la loi de 1905 ne seraient pas assez respectées, la pratique se serait écartée de l’esprit du texte. Soulignant qu’"aucune religion ne peut être utilisée à des fins politiques", le ministre des Cultes a évoqué les dispositions visant à sanctionner les propos politiques faites dans les lieux de culte. Il a même assuré son intention de les faire respecter. Pour M. Castaner, il n’est pas illégitime que la parole religieuse fasse l’objet d’"une vigilance particulière", vu qu’elle a "une autorité particulière".
La loi de 1905 aurait par ailleurs un autre objectif : "la transparence dans la gestion du culte" et la position de Christophe Castaner est ferme sur ce point. Selon ses propos, "les lois s’appliquent à tous…sans stigmatisation ni différence de traitement". Il a aussi souligné que l’Etat n’est pas là pour limiter les pratiques religieuses.
Pour terminer, le ministre a affirmé que ces travaux prendront "quelques mois" et auront "une traduction législative".