Le Parti socialiste n’adhère pas à cette initiative de la France insoumise de vouloir engager une procédure de destitution contre Emmanuel Macron et préfère plutôt la "censure".
La France insoumise menace de lancer une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, mais le Parti socialiste n’apporte pas son soutien à cette démarche. Le parti accuse notamment le chef de l’Etat de "coup de force institutionnel contre la démocratie" pour avoir refusé "de prendre acte" du résultat des législatives de juillet. "Il est évident que le refus de prendre acte d’une élection législative et la décision de passer outre constituent un manquement condamnable aux exigences élémentaires du mandat présidentiel", écrivent les signataires du texte publié samedi dans "La Tribune Dimanche".
Les auteurs de la tribune, parmi lesquels figurent Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, et Mathilde Panot, soulignent que ce texte est un "avertissement solennel". Ils insistent sur le fait que le président de la République doit être conscient que tous les moyens constitutionnels seront employés pour le destituer plutôt que de se plier à son attaque contre le principe fondamental de la démocratie. "En France, le seul maître est le vote populaire", ont-ils souligné sur le récit de Franceinfo.
Alors qu’Emmanuel Macron doit rencontrer vendredi prochain les forces politiques pour discuter de la formation d’un nouveau gouvernement, LFI avertit le chef de l’État de ne pas nommer un Premier ministre sans tenir compte des résultats des législatives. Le 23 juillet, le chef de l’Etat a rejeté l’idée de nommer Lucie Castets, candidate du NFP, à Matignon, estimant qu’elle ne réussirait pas à réunir une majorité suffisante à l’Assemblée nationale. Depuis, les noms de Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve circulent comme possibles candidats.
Les insoumis se réfèrent à l’article 68 de la Constitution, qui permet au Parlement de destituer le président en cas de "manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat". De son côté, Olivier Faure, chef du Parti socialiste, a exclu l’idée de soutenir une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, déclarant dimanche qu’il préfère la "censure". Selon lui, cette démarche "n’engage que leur mouvement" et non l’ensemble du NFP. Il a ajouté que "la réponse à une nomination [d’un Premier ministre] qui ne respecterait pas la tradition républicaine est la censure". Même avec le soutien total du NFP, la procédure de destitution envisagée par La France insoumise aurait été difficile à mener à bien. Elle nécessite une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale et au Sénat pour constituer une "Haute Cour", ce qui est un défi majeur.
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