Débattu à l’Assemblée nationale, jeudi 2 décembre, le texte relatif à la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés (AAH) a été rejeté par les députés LREM. Cette mesure a été pourtant réclamée par les oppositions au nom de la "justice sociale".
La proposition de loi "portant diverses mesures de justice sociale" a été examinée en troisième lecture lors d’une "niche" réservée au groupe PCF à l’Assemblée nationale. Après un rejet en juin et en octobre, les députés LREM ont une nouvelle fois refusé "l’individualisation" de l’allocation adultes handicapés.
La "déconjugalisation" de l’allocation adultes handicapé consiste à calculer l’AAH sans prendre en compte les revenus du conjoint. La majorité refuse cependant cette mesure car elle la juge "inéquitable". Si elle était prise, il faudrait, par ailleurs, adopter le même principe pour tous les minima sociaux comme le revenu de solidarité active.
De la gauche à la droite, l’opposition a indiqué que certaines personnes handicapées doivent choisir entre vivre en couple au risque de voir leur allocation diminuer, ou la conserver, mais en renonçant sur le plan légal à leur union. Le rapporteur Stéphane Peu (PCF) estime que "ce prix de l’amour est inacceptable". Pour lui, la règle en vigueur est "contraire à la plus élémentaire humanité".
Aurélien Pradié (LR), qui avait aussi porté le sujet devant l’Assemblée au mois d’octobre, a assuré qu’ils n’abandonneront pas. La "déconjugalisation" de l’AAH a été réclamée par les oppositions au nom de la "justice sociale". "Je ne vois de justice sociale nulle part", a cependant commenté la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, , évoquant par exemple ceux qui assument financièrement leur foyer.