En marge des 50 ans du Front national, devenu le Rassemblement national en 2018, Jean-Yves Camus, journaliste et politologue spécialiste de l’extrême-droite, était en interview chez Ouest-France.
En premier lieu dans l’interview, le spécialiste rappelle que le Front national est né en 1972 après que des militants du mouvement Ordre Nouveau, cherchaient "une figure tutélaire pour sortir du militantisme étudiant", et fonder un véritable parti politique. "Ils sont allés chercher Jean-Marie Le Pen, qui avait un peu de notoriété et d’expérience", relate Jean-Yves Camus.
Jean-Marie Le Pen avait été choisi pour être une "sorte de paravent, peut-être même, selon certains, un homme de paille". Les ‘jeunes’ pensaient que M. Le Pen n’était là que pour faire "les marionnettes, en oubliant qu’il avait déjà été parlementaire, connaissait les us et coutumes politiques et avait plus d’un tour dans son sac. Il n’avait pas la moindre intention de jouer les utilités". Mais Ordre Nouveau est dissous dès juin 1973, après un meeting très tendu sur le thème ‘Halte à l’immigration sauvage’. C’est alors que Jean-Marie Le Pen et ses compagnons ont décidé de prendre "pleinement les commandes du Front national dans la foulée".
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En 2015, Marine Le Pen avait décidé d’évincer tout simplement son père du parti. À la question de Ouest-France, si ce "fut plus qu’une rupture symbolique ?", Jean-Yves Camus explique que pour lui, il s’agit d’une rupture politique. "Les idées de la fille ne sont pas totalement celles du père", observe-t-il.
"Les deux placent l’immigration, l’insécurité et l’identité au cœur du réacteur du parti, mais la manière d’appréhender ces thèmes et les solutions qu’ils veulent leur donner ne sont pas les mêmes", note le politologue. Et le désaccord porte aussi sur les "manières d’arriver au pouvoir, et même peut-être sur la volonté d’y arriver, plus clairement exprimée chez Marine Le Pen".
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