"Sur tous nos systèmes sociaux, je ne veux pas que la France soit plus généreuse que les pays européens", a le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ce dimanche sur BFMTV.
Bruno Retailleau a exprimé ce dimanche sur BFMTV son intention de "toucher" à l’Aide médicale d’État (AME). En se basant sur le rapport Evin/Stefanini de 2023, il estime que l’AME favorise la clandestinité. Le locataire de la place Beauvau souhaite ainsi en restreindre l’accès, tout en maintenant une aide d’urgence pour les situations vitales. Le ministre de l’Intérieur justifie cette réforme par une volonté d’aligner la France sur les pratiques européennes en matière d’aide sociale, car selon lui, des systèmes trop généreux attirent les flux migratoires illégaux et alimentent les réseaux de passeurs. "Sur tous nos systèmes sociaux, je ne veux pas que la France soit plus généreuse que les pays européens", a-t-il exhorté. Il insiste sur la nécessité d’équité entre les efforts demandés aux Français et ceux imposés aux étrangers en situation irrégulière.
Cette annonce intervient dans le contexte du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit public. Ce positionnement pourrait exacerber les tensions au sein du Nouveau Front populaire (NFP), en particulier avec les socialistes, fermement opposés à toute modification de l’AME. En revanche, il pourrait séduire les rangs du Rassemblement national (RN), qui soutiennent une ligne dure sur l’immigration. La réforme de l’AME s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement de François Bayrou visant à consolider sa majorité parlementaire tout en divisant les oppositions. Cependant, ce débat complexe sur l’immigration et les dépenses sociales pourrait fragiliser davantage l’unité des forces politiques.
Lire toute l’actualité en France