Suite à la polémique liée à la publication d’une circulaire visant expressément les Roms, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a tenté de rectifier le tir hier en signant personnellement un nouveau texte relatif aux évacuations de campements illicites.
Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a été contraint de modifier sa circulaire relative aux évacuations de campements illicites, afin de mettre un terme à la polémique. Le nouveau texte demande désormais aux préfets de " poursuivre " les évacuations de campements illicites " quels qu’en soient les occupants ", alors que l’ancienne circulaire dite " de honte " visait directement et explicitement les Roms.
Face à une vague d’indignation soulevée par sa circulaire à caractère discriminatoire, Brice Hortefeux a donc revu et corrigé sa copie. D’autant que son collègue de l’Immigration Eric Besson assurait n’avoir pas eu connaissance de la première circulaire, et il a démenti toute " mesure spécifique à l’encontre des Roms ".
La politique de la France à l’égard des Roms devient un sujet sensible déclenchant à chaque mauvais pas des réprobations. Pas plus tard qu’hier, le haut commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme, Navi Pillay, s’est dit " préoccupé " par les mesures françaises qui, selon lui, ne font qu’" exacerber la stigmatisation des Roms et leur extrême pauvreté ".
Jeudi dernier, le Parlement européen a demandé à la France de suspendre immédiatement les opérations d’expulsions des Roms. Le groupe des démocrates et libéraux du Parlement européen continue aujourd’hui de maintenir la pression. Il demande à la Commission d’enquêter et/ou d’ouvrir une procédure d’infraction contre la France.
Pour sa part, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s’est gardé de mettre en accusation le Chef d’Etat français ainsi que son gouvernement, en vertu des principes fondateurs de l’Union, mais aussi conformément à leurs exceptions. En effet, au-delà de trois mois de séjour, un immigrant européen est tenu de disposer de ressources suffisantes et d’une couverture sociale adéquate pour pouvoir rester dans son pays d’accueil.