"Si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017, je n’ai, ou aucune raison d’être candidat", a déclaré récemment François Hollande. Pour la presse, une telle annonce s’apparente à "un risque calculé".
L’opinion réagit au lendemain de l’annonce faite par le président Hollande en marge de son déplacement à Clermont-Ferrand où il s’entretenait avec les salariés de Michelin. "Si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017, je n’ai, ou aucune raison d’être candidat, ou aucune chance d’être réélu", avait-il affirmé. Pour l’opinion, cet "aveu troublant" peut s’interpréter de plusieurs manières.
Si l’on se réfère aux récents évènements qui ont secoué l’Elysée - affaire Morelle, échec du PS aux Municipales…- et le peu de crédit que s’accorde le chef de l’Etat à travers les sondages, la presse, en l’occurrence Le Figaro, est amenée à dire que cette déclaration pourrait "s’apparenter à un moment de lassitude, un aveu d’impuissance", voire "une forme de renoncement".
Dans l’entourage de François Hollande, on défend en revanche l’honnêteté d’un homme qui "a toujours pensé que s’il n’obtenait pas de résultat sur le front de l’emploi, 2017 serait très compliqué". "C’est ce qu’il pense depuis le début", confie dans Le Figaro l’un de ses conseillers à l’Elysée, estimant que François Hollande joue désormais "son va-tout", notamment avec "son pacte de responsabilité et ses 50 milliards d’économies", ou encore "la nomination de Manuel Valls à Matignon". "La suite du quinquennat découlera des résultats obtenus ou non", conclut ainsi cette source.
Pour un dirigeant du PS, le n°1 de l’Elysée "sait où il en est dans son rapport à l’opinion, il essaye de reconstruire un lien avec les Français". A travers sa déclaration, "il laisse entendre qu’il n’est pas là pour s’incruster. Il se fixe des objectifs et s’il ne réussit pas, il se retire de la course", commente-t-il.
Maxime Tandonnet, analyste chez Le Figaro et auteur de nombreux ouvrages, dont une "Histoire des présidents de la République" (Perrin, 2013), estime pour sa part que cette annonce du chef de l’Etat à Clermont-Ferrand est "une première historique", "ne procède pas d’un calcul politique mais elle est au contraire spontanée, naturelle, exprimant un trop-plein, une lassitude immense, un dégoût, le désir profond d’en finir".
"On arrive au Palais gonflé d’orgueil et de fierté – ‘moi président’ - et l’on s’y retrouve détesté, rejeté voire méprisé par l’opinion publique", assène le chroniqueur.