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La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations est sortie de son silence après la polémique engendrée sur le Hijab de Decathlon.
Face aux pressions, la marque française Decathlon a renoncé mardi 26 février à la commercialisation du "Hijab de running". Le projet a provoqué d’énorme tollé dans la classe politique, opposants comme dans la majorité. Des commentaires que Marlène Schiappa n’a pas appréciés.
"Ceux qui se prétendent pour le féminisme et l’égalité femmes-hommes, et qui n’en parlent que quand il s’agit de voile, mais qui ne parlent jamais d’accès à l’IVG, de contraception, de harcèlement de rue ou d’inégalités salariales", a-t-elle fustigé.
Si la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a principalement visé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, et celle du Rassemblement National, Marine Le Pen. elle a aussi remarqué une énorme division au sein de la majorité concernant le sujet.
"Mon choix de femme et de citoyenne sera de ne plus faire confiance à Decathlon, marque qui rompt avec nos valeurs", a tweeté Aurore Bergé.
"La laïcité, ce n’est pas l’athéisme d’État. Cette obsession du voile et de l’islam […] est une exception française dont on se passerait bien", a pour sa part tweeté Aurélien Taché, député LREM du Val-d’Oise.
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Selon Marlène Schiappa sur les ondes d’Europe 1, la laïcité et l’égalité femmes-hommes font partie des valeurs fondamentales de la France. Elles méritent en conséquence beaucoup plus que des réactions pavloviennes, a-t-elle martelé. Elle a notamment co-écrit un ouvrage sur le sujet en 2018, intitulé "Laïcité, point".
"Ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. On peut parler d’islam et de voile de façon apaisée", a rappelé la secrétaire d’État.
Selon elle, il faut se poser la question sur les messages que la France veut envoyer. "Les femmes ont le droit (…) de porter le voile, mais il faut aussi soutenir les femmes, qui partout dans le monde, (…) choisissent de retirer leur voile, ou celles qui dans certains quartiers en France sont contraintes de le porter", a-t-elle conclu.