Chantal Jouanno ainsi que son équipe sont les cibles de critiques dans le cadre de la préparation du grand débat national. Pour se défendre, elle a rédigé un rapport qui détaille les travaux déjà faits.
L’organisation du grand débat national devait être révélée ce lundi après-midi par Matignon, pourtant, le dossier pris en main par les services après la démission de Chantal Jouanno n’est pas vraiment élaboré. Et le gouvernement fustige la commission nationale du débat public ou CNDP, selon Europe 1. « Rien n’était prêt », s’agace un cadre des services gouvernementaux en lançant avoir tout recommencé. Par ailleurs, un proche d’un ministre de premier plan confirme que la commission « a laissé un travail très insuffisant ». Les équipes de Chantal Jouanno sont d’un amateurisme, a fustigé une troisième source. Un conseiller tacle la présidente d’avoir annoncé son départ à cause de l’avancement insuffisant de l’organisation du débat.
Contactée par Europe 1, Chantal Jouanno se défend et dénonce une stratégie de décrédibilisation de la CNDP. Sa commission a déjà publié un rapport de tout ce qui a été mis à disposition, plaide-t-elle. Dans ce rapport, la CNDP a indiqué avoir fait 63 entretiens organisés en 18 jours avec des associations représentant la société civile, des acteurs politiques et des associations d’élus. Huit entretiens ont été faits avec les membres du gouvernement.
Par ailleurs, pour permettre d’identifier les profils types des « gilets jaunes », la commission a aussi demandé une étude à une experte après les échanges menés avec les concernés. Sur une vingtaine de pages, la CNDP a énuméré toute une liste des travaux engagés tels propositions sur la façon d’en rendre compte, recommandations afin d’avoir concrètement le débat.
D’un autre côté, ce rapport fait également état des critiques envers le gouvernement. Plusieurs fois, le rapport a mentionné que « les délais de saisine et d’organisation [sont] peu compatibles avec les exigences d’une démarche rigoureuse ». Il y est écrit aussi que les acteurs attendent une écoute mais le gouvernement veut évoquer la pédagogie. Par ailleurs, certains ministres ont évoqué des « lignes rouges » signifiant une fermeture qui est fortement déconseillée par la commission.
Ce rapport donne ainsi l’impression que l’arrêt de nombreux chantiers est dû à la lenteur des validations de l’exécutif. Toute mise en place des outils nécessaires pour organiser le débat s’accompagne la plupart du temps de la mention de validations gouvernementales. Le kit méthodologique finalisé par la CNDP a été modifié par le gouvernement alors que le kit thématique qui est sous la responsabilité de ce dernier reste à finaliser. La validation finale des vidéos tournées pour le lancement de la plateforme numérique est aussi assurée par le gouvernement. Avec toutes ces explications, Chantal Jouanno passe à la défensive face aux critiques lancées à son encontre.