Moins de 24 heures après la déclaration du Premier ministre d’une pause fiscale de six mois sur les carburants, l’Élysée a annoncé mercredi soir l’abandon total de l’augmentation prévue initialement. Rien ne va plus entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe.
Le président de la République avait corrigé le moratoire annoncé la veille par le Premier ministre sur la suspension de six mois de la hausse des prix des carburants. L’un des plus proches conseillers du chef de l’État a expliqué mercredi soir qu’Emmanuel Macron a compris que les Français pouvaient considérer la notion de moratoire comme une demi-mesure. "Il a considéré qu’on n’avait pas le droit de laisser entendre cela. Il fallait aller un cran plus loin", a-t-il poursuivi. Un pilier de la majorité a même lâché qu’il existait une différence de point de vue entre eux, a rapporté Le Figaro.
Si Edouard Philippe a donc laissé les deux options ouvertes, dont le rétablissement et la suspension des hausses de la taxe carbone, l’Élysée a indiqué que le mot suspension ne peut pas être dit, car elle n’existe pas encore. D’où l’emploi du terme "Annulation".
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Emmanuel Macron a demandé à François de Rugy de partager la nouvelle version de l’Élysée sur le plateau de BFMTV. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a ainsi confirmé l’annulation pour l’année 2019 de ces hausses de taxes sur les carburants.
"Le Président m’a dit que les gens ont eu l’impression qu’il y avait une entourloupe, qu’on leur disait c’est une suspension, mais hop, ça reviendra après (les Européennes). Comme ça, il n’y a pas d’entourloupe", a-t-il ajouté.
Cette annonce a pris de court Matignon. Mercredi soir, le cabinet d’Édouard Philippe a tenté de calmer les bruits qui courent entre une discordance avec l’Élysée. "Nous travaillons de façon très étroite avec l’Élysée. Il y a un alignement parfait entre le Premier ministre et le président", a argumenté Matignon. Pareillement à l’Élysée qui a assuré que le couple exécutif s’exprimait "de concert".
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