Jacques Witt/SIPA
Après le mouvement des "Gilets jaunes" marqué par des violences, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi le renforcement des mesures d’ordre public.
Les nouveaux incidents intervenus lors de l’"acte 8" des "Gilets jaunes", surtout à Paris samedi dernier, a suscité de vives réactions à Matignon. Après une réunion avec le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez et les syndicalistes policiers, Edouard Philippe a annoncé lundi soir sur TFI, la nécessité de nouvelles mesures pour éviter les dérives violentes.
Selon le Premier ministre, "Ils changent leurs pratiques, nous on doit changer nos méthodes". Assurant que les manifestants rebelles "n’auront pas le dernier mot", il a indiqué que pour le week-end prochain, le dispositif policier sera renforcé. Le chef du gouvernement a également affirmé la mise en place de nouvelles mesures pour limiter les scènes de violences. "Il faut faire évoluer notre droit", estime-t-il, si l’on veut "défendre la liberté de manifester".
Edouard Philippe s’est par ailleurs prononcé favorable à l’adoption d’une nouvelle loi visant à "sanctionner ceux qui ne respectent pas l’obligation de déclaration" des manifestations. Il s’agit d’une obligation simple, mais que les manifestants ont tendance à omettre. Quant aux citoyens qui participeraient à des rassemblements non-déclarés, ils se verront infliger une amende allant jusqu’à 38 euros.
L’Etat cible également les manifestants portant des cagoules lors de ces rassemblements. "Arriver cagoulé à une manifestation, c’est aujourd’hui une contravention ", selon le chef du gouvernement. "Demain, ce doit être un délit", a-t-il ajouté. Depuis quelques mois, ils étudient une mesure qui interdirait les "casseurs déjà identifiés" à participer au mouvement, et prévoit de déposer la proposition à l’Assemblée "début février". Comme le réclame le syndicat de police Alliance, ce dispositif pourrait passer par la création d’un nouveau fichier "des individus violents" lors d’un rassemblement.
Pour terminer, Edouard Philippe a prévenu qu’un dispositif de sécurité "considérable" sera déployé pour samedi prochain. En parlant d’une "réponse opérationnelle" immédiate, il a affirmé qu’environ 80 000 policiers et gendarmes seront mobilisés à travers toute la France, dont 5 000 dans la capitale. Le Premier ministre a toutefois indiqué qu’à l’avenir, "il faut investir dans du nouveau matériel".
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