Au micro de France Inter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé sur la politique migratoire en Europe avant la présentation du pacte sur la migration et l’asile à Bruxelles.
La Commission européenne a présenté le nouveau "pacte sur la migration et l’asile" à Bruxelles, mercredi 23 septembre. Invité sur France Inter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a parlé de cette réforme avant cette présentation. Il a souligné que la question migratoire ne se règle qu’au niveau européen. "Nous souhaitons toujours une solidarité européenne. Il n’y a pas de raison que seules, l’Italie, la France et l’Allemagne, grosso modo, avec la Grèce, se partagent cette solidarité", a-t-il martelé. A son avis, toute l’Union européenne devrait partager les engagements de relocalisations en Europe.
La commission prévoit un "mécanisme de solidarité obligatoire" de toutes les nations de l’UE avec les pays de première arrivée de migrants comme la Grèce, l’Italie ou Malte, lorsque ces derniers sont "sous pression", note Le Figaro. Cette résolution est entreprise 5 ans après la crise migratoire de 2015. D’après Gérald Darmanin, ce nouveau texte européen va faire l’objet de discussions pendant "quelques mois".
Cette résolution prévoit notamment de remplacer le règlement de Dublin faisant peser la responsabilité de demande d’asile sur le premier pays d’arrivée d’un migrant. "Il faut arrêter Dublin, un mécanisme qui ne fonctionne pas bien", a confirmé le ministre. Selon ses dires, 80 000 demandes d’asile ont été recensées en France en 2015, ce chiffre est passé à 135 000 l’année dernière.
"Si on n’a pas une réponse européenne et que chaque pays fait ce qu’il souhaite dans son coin, on a une difficulté à traiter ces demandes d’asile", a-t-il estimé. Ces problèmes pourraient se manifester, selon lui, "dans la rapidité", car on le doit aux demandeurs d’asile, ou "dans la reconduite aux frontières" pour ceux qui se voient déboutés de leur demande.
Lors de cet entretien, Gérald Darmanin a insisté sur le fait que la France était souvent un pays de "deuxième demande". Ce fait explique que le pays connaît une augmentation très forte des demandes d’asile ces dernières années. Il a aussi souhaité que les candidats au statut de réfugié puissent déposer leur demande d’asile pour la France, directement dans les pays méditerranéens. Mais en attendant une réponse, ils pourraient rester en Espagne ou en Italie dans les centres d’accueil.
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