Dans un entretien publié par Le Parisien dimanche, Gérald Darmanin a affirmé ne pas abandonner le gouvernement et continuer à travailler en tant que ministre.
Le président de la République et le Premier ministre me feront toujours confiance, alors, je continuerai ma tâche au gouvernement, a-t-il affirmé. De plus que le pays passe par des moments difficiles, alors, il ne faut pas abandonner le navire. Je ne suis pas du genre à ne pas assumer mes responsabilités. Servir la France c’est un honneur, une chance.
Le décès d’un ami très proche a touché toute une ville, alors il y a eu d’abord un moment de deuil. Ensuite, avec l’équipe municipale, nous avons trouvé une solution pour assurer à la fois mes responsabilités au gouvernementaux et de continuer à être le premier adjoint à Tourcoing. Je pense que c’est une marque de loyauté envers les deux entités. Par ailleurs, j’aime Tourcoing, quand mon expérience en tant que ministre se terminera, j’y retournerai. Je serai candidat aux élections municipales en 2020. Car, la vie politique devrait toujours passer par le suffrage universel considéré comme un ancrage local.
Je ne fais que servir la France. En tant que fils d’une femme de ménage et petit-fils d’un tirailleur algérien, je sais ce que je dois à la République. A aucun moment, l’idée de demander quelque chose en retour ne m’est venue à l’esprit. Jamais je ne me comporterai comme un enfant gâté. Je ne leur ai demandé que du temps pour faire le deuil de mon ami et trouver une solution avec mon équipe de Tourcoing. De leur côté, ils ont simplement eu la gentillesse de me recevoir et de sentir ma peine.
Non, cette hypothèse a été tout de suite écartée. Je l’ai d’ailleurs dit expressément au président de la République. Tout simplement car je ne crois pas qu’on puisse être maire et ministre en même temps.
>>> A lire aussi : VIDÉO – Démission : Gérald Darmanin donne des explications
Bien que le défi fût énorme, la mission est accomplie concernant le lancement de l’impôt à la source. Le chef de l’Etat est le premier à être félicité pour son courage d’avoir appliqué cette grande réforme alors que ses prédécesseurs l’avaient toujours repoussé. Mais aussi le mérité revient surtout aux 40 000 agents de l’administration des finances publiques qui ont tout fait pour une bonne mise en œuvre.
En tant que gaulliste, j’ai été toujours pour un référendum à condition qu’elle soit bien encadrée. Comme finalité du grand débat, pourquoi pas une voie référendaire mais ce n’est pas la seule solution. La décision appartient au président de la République pour choisir la meilleure voie.
La cause primordiale du mouvement des Gilets Jaunes est le rejet de l’augmentation des taxes et impôts. Alors, c’est tellement contradictoire d’arriver à la fin du mouvement avec plus d’impôts. L’idée de vouloir taxer encore plus le capital juste par idéologie fiscale ne marche pas. Ça ne donne même que de la pauvreté et du chômage.
Un retour plein de l’ISF ou Impôt de solidarité sur la fortune n’est pas vraiment la seule solution. Les niches fiscales par exemple, c’est 14 milliards d’euros, c’est-à-dire quatre fois plus que l’ISF. Pourtant, plus de la moitié de ces 14 milliards profite aux 9 % des Français les plus riches. Si on revient dessus, il serait mieux de diminuer le plafond global des niches ou de les mettre sous conditions de ressources. Elles profiteront ainsi aux classes moyennes et populaires plutôt qu’aux plus aisés. Voilà une idée de justice fiscale.
Je ne suis pas favorable à cette réforme. Je rappelle que seuls 45 % des Français sont imposables, et que les 10 % les plus aisés payent déjà 70 % du total de l’impôt sur le revenu ! S’il y a autant d’impôts, c’est parce que les Français bénéficient des services publics gratuits : école gratuite, l’hôpital gratuit. Par ailleurs, les prestations sociales du pays sont les plus élevées d’Europe. Donc, une autre proposition : chaque année, tous les Français doivent savoir le coût réel des services publics qu’ils ont utilisés sous la forme d’une simulation personnalisée. Cette idée a pour but d’une prise de conscience de chacun de la façon dont leurs impôts ont été employés. Je vais le proposer au président de la République.
SOURCE LE PARISIEN