En réaction à des propos antisémites prononcés fin juillet par le mouvement catholique intégriste et partisan nationaliste Civitas, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a pris une décision catégorique. Dans une publication sur Twitter, il a annoncé avoir demandé à ses services d’engager la dissolution de l’organisation.
Le 30 juillet dernier, des propos antisémites ont été tenus à Pontmain (Mayenne), lors de l’université d’été de Civitas, un parti d’extrême droite regroupant des catholiques traditionalistes. L’essayiste Pierre Hillard avait évoqué la situation des juifs en France en déclarant qu’il pourrait être opportun de "retrouver la situation d’avant 1789". Il suggérait ainsi un statut similaire à celui d’avant la Révolution française. "La naturalisation de Juifs en 1791 (avait ouvert) la porte à l"immigration",a-t-il ajouté
Gérald Darmanin a exprimé son indignation. "Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le procureur de la République. Par ailleurs, j’ai demandé à mes services d’instruire la dissolution de Civitas", a-t-il déclaré sur Twitter. Ces paroles ont, par ailleurs, déclenché une vague de condamnations de la part de personnalités politiques, d’organisations juives comme l’Union des étudiants juifs de France et la Licra, ainsi que de figures de la société civile. Jean-Luc Mélenchon a aussi appelé à la répression sans faille de l’antisémitisme.
Civitas est une organisation étroitement liée à l’extrême droite catholique. En 2016, elle était éligible au financement des partis politiques. L’organisation avait soutenu la candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022. Cette année, son président, Alain Escada, a incité les sympathisants du mouvement à se rassembler contre un projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Saint-Brévin (Loire-Atlantique).
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