Lors du sommet du G5 Sahel, à Pau, le chef de l’Etat a fustigé les forces étrangères alimentant les discours antifrançais.
Lundi 13 janvier, Emmanuel Macron a invité les Présidents du G5 Sahel pour un sommet. A cette occasion, le chef de l’Etat a dénoncé les critiques antifrançaises au Sahel ainsi que des "puissances étrangères" qu’il a accusées d’alimenter cette hostilité.
"Les discours que j’ai pu entendre, ces dernières semaines, sont indignes (...) parce qu’ils servent d’autres intérêts, soit ceux des groupements terroristes (...), soit ceux d’autres puissances étrangères", a clamé le Président.
Sans ambages, il a indiqué que ces dernières veulent simplement voir les Européens plus loin, "parce qu’elles ont leur propre agenda, un agenda de mercenaires". Pourtant, selon lui, l’armée française était au Sahel pour la sécurité et la stabilité, pas pour d’autres intérêts.
Un journaliste malien a évoqué qu’une partie de la population de son pays met en doute les raisons de l’engagement des militaires français et leur détermination à combattre les djihadistes. En réplique, le chef de l’Etat a répondu qu’il entend beaucoup de gens qui disent tout et n’importe quoi. "Demandez-vous par qui ils sont payés, demandez-vous quels intérêts ils servent. Moi, j’ai mon idée", a-t-il poursuivi. "Que ces gens-là disent qui se fait tuer pour leurs enfants !", s’est exclamé Emmanuel Macron, alors que 41 militaires français ont été tués au Sahel, depuis 2013.
Il a également martelé que pour la sécurité des Maliennes et des Maliens, des Nigériens et des Burkinabè, des soldats français sont tombés. D’ailleurs, le chef de l’Etat a tenu à remercier les Présidents sahéliens d’avoir "combattu avec beaucoup de fermeté ces discours indignes". Pourtant, devant les médias, les cinq chefs d’Etat africains sont restés silencieux sur ce point.
En effet, ces derniers mois, des manifestations antifrançaises se sont multipliées, au Mali, au Burkina et au Niger. Quelques fois, les manifestants ont déchiré ou voire même brûlé les drapeaux français. Plus encore, des responsables politiques de haut rang ont rejoints les mobilisations.
Récemment, un haut gradé français a confié, à l’AFP, que les Russes sont suspectés d’encourager le sentiment antifrançais dans la bande sahélo-saharienne. Durant son discours, E. Macron n’a pas précisé de quelles "puissances étrangères" il a évoqué, d’ailleurs, en parlant de "mercenaires", ce terme évoque les activités du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner. En outre, durant certaines manifestations antifrançaises, des slogans pro-russes ont été scandés.
En voulant se rapprocher de l’Afrique, la Russie a relancé son influence sur le continent. Ces derniers mois, elle a tenté de jouer son rôle dans la crise traversée par le Mali.
Dans ce sens, en juin 2019, un accord de défense a été signé entre les deux pays et une petite équipe de Wagner a séjourné à Bamako, a appris l’AFP auprès de deux sources sécuritaires distinctes en Afrique de l’Ouest. Ce groupe fournit des services de maintenance d’équipements militaires, entre autres activités. De plus, ils sont présents dans d’autres pays tel en Libye, à Madagascar et au Soudan, selon des médias occidentaux.
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