Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est soupçonné de conflit d’intérêt dans deux dossiers auxquels il a pris part lorsqu’il était avocat. La Cour de cassation a confirmé vendredi qu’il sera jugé par la Cour de justice de la République (CJR).
Éric Dupond-Moretti fait face à une affaire de "prise illégale d’intérêts" menant à son renvoi en procès. La Cour de cassation a rejeté la demande d’annulation de la procédure émise par ses avocats, ouvrant la voie à un jugement devant la Cour de justice de la République.
Les soupçons de conflits d’intérêts concernent deux dossiers dans lesquels Éric Dupond-Moretti était avocat. Le premier concerne une enquête administrative qu’il avait ordonnée en 2020 contre trois magistrats du Parquet national financier, qui avaient examiné en détail ses factures téléphoniques à l’époque où il était un avocat renommé. Dans le second, il est accusé d’avoir initié des poursuites administratives contre un ancien juge d’instruction détaché à Monaco, qui avait mis en examen un de ses anciens clients. Ces affaires ont fait jasé.
Les principaux syndicats de magistrats, l’Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, considèrent cette situation comme "extrêmement grave" . Ils estiment qu’elle affaiblit l’institution judiciaire dans son ensemble. De son côté, le ministre de la Justice attend "avec confiance" son procès devant la CJR, la seule juridiction habilitée à juger les ministres pour des actes délictueux ou criminels commis dans l’exercice de leurs fonctions. Il conteste les faits, assurant n’avoir fait que "suivre les recommandations de son administration", rapporte BFMTV.
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