Le patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a été jugé pour "détournement de fonds publics". Il a été condamné à dix mois de prison pour avoir fourni un emploi fictif à sa belle-mère à l’Assemblée.
Mercredi 7 décembre, l’ancien député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde a été condamné à une peine de dix mois de prison avec sursis, rapporte BFMTV. Le patron de l’UDI est accusé de "détournement de fonds publics" pour avoir versé plus de 39 000 euros à la mère de son épouse, Monique Escolier-Lavail, en échange de son aide pour écrire un livre jamais paru. Ainsi, il a été jugé pour lui avoir fourni un emploi fictif d’assistante parlementaire entre mai 2009 et août 2010.
Dans son délibéré, le tribunal correctionnel de Paris a estimé que cette somme a été payée dans le cadre d’un contrat "atypique, occulte".
Dans le cadre de cette affaire, l’accusation a voulu sanctionner des "faits insupportables pour le corps social" en réclamant une peine d’un an de prison avec sursis. Elle a, par ailleurs, appelé à une privation des droits civiques de l’ancien parlementaire centriste pendant cinq ans.
Durant le procès, l’homme de 55 ans a justifié d’avoir fait appel à sa belle-mère, ancienne patronne de PME, par son souhait de "découvrir des choses qu’on ne lit pas dans les livres".
Monique Escolier-Lavail a, de son côté, récusé tout emploi fictif, mais elle a eu du mal à détailler le contenu exact de sa mission au service de son gendre. Effectivement, elle a évoqué la "lecture de journaux et quelques conversations informelles" avec des patrons de petites entreprises.
Pour rappel, le Parquet national financier a ouvert une enquête en octobre 2017 après la plainte d’Hacène Chibane. Ce conseiller d’opposition EELV s’est initialement interrogé sur l’emploi d’assistante parlementaire de l’épouse de Jean-Christophe Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.
L’investigation s’est penchée sur 18 contrats d’assistants parlementaires conclus par l’ancien parlementaire. A l’issue de l’enquête, le cas de la belle-mère de l’ancien édile a été le seul qui a été retenu.
> A lire aussi : Jean-Christophe Lagarde placé en garde à vue après les fausses accusations contre A. Corbière et R. Garrido