Le chef de l’Etat Emmanuel Macron présente ce jeudi son plan de lutte contre la pauvreté. Huit milliards d’euros seront investis durant le quinquennat. "Etre pauvre ce n’est pas une situation, c’est un combat de chaque instant pour tenter de survivre", a-t-il prononcé au début de son discours.
Emmanuel Macron a présenté au Musée de l’Homme à Paris son "plan pauvreté". La philosophie de ce texte s’appuie, selon l’entourage présidentiel, autour de deux piliers : la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l’aide à la réinsertion vers l’emploi. Le coût de ce plan est estimé à huit milliards d’euros, répartis sur quatre ans, assure le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dans une interview à 20 Minutes.
"Faire plus pour ceux qui ont moins". C’est le slogan choisi par l’Elysée pour cette journée. Le président commence par raconter des rencontres avec des Français en situation de précarité. Il parle de "fatalité sociale". Emmanuel Macron veut lancer "un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays". "Celui de décider résolument de ne plus oublier personne", affirme le chef de l’Etat. Il estime en outre que le modèle social actuel ne permet pas suffisamment de prévenir et d’éradiquer la pauvreté.
Emmanuel Macron a repris et a reformulé une de ses "formules" les plus commentées, la métaphore des "premiers de cordées". "N’oublier personne, c’est dire aux premiers de cordées ’n’oubliez pas les derniers de cordée’", affirme-t-il. Le président invite ainsi celui qui "monte le plus vite" à se souvenir "qu’il a une corde qui l’assure". Cette corde, "c’est la cohésion d’un pays, c’est nous", a assuré le président. "La pauvreté ne doit plus se transmettre en héritage", insiste-t-il en shcématisant la situation : "Il faut 180 ans à un enfant né pauvre pour qu’un descendant de ses descendants accède à la classe moyenne".
"C’est dès la petite enfance qu’il faut intervenir", a plaidé le président tout en confirmant que des petits déjeuners seront offerts dans les écoles classées en réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+). Emmanuel Macron souhaite que tous les enfants puissent prendre un "déjeuner équilibré dans de bonnes conditions". L’accès à la cantine sera rendu plus universel, avec des repas à 1 € pour les familles les plus pauvres, a-t-il également annoncé.
La prévention de la pauvreté passe également par la protection et l’application des droits des enfants. "C’est l’éducation, mais aussi la santé, le logement, l’alimentation. Notre approche doit être globale", explique-t-il. Emmanuel Macron a également annoncé le versement, sans avance de frais, des aides de garde pour enfants dès 2019 et l’aide à la construction de crèches pour les communes. "Les lieux de garde d’enfants doivent devenir accessible à tous, quel que soit son revenu", insiste-t-il.
Emmanuel Macron a également souhaité que l’Etat aide les départements à mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, notamment bénéficiaires du RSA. A ce titre, il a annoncé son intention de "mettre en place un service public de l’insertion". A la fin de son discours, le président de la République a annoncé une "loi en 2020" visant à créer "un revenu universel d’activité" qui fusionnerait plusieurs prestations sociales pour "garantir un seuil minimal de dignité" à tous.