Le chef de l’État a annoncé plusieurs mesures sociales lundi soir. Des annonces qui risquent de contredire les propos de ses ministres quelques heures plus tôt.
Les mobilisations des "Gilets Jaunes" depuis près d’un mois ont provoqué d’énormes tensions dans la société française. Pour apaiser le climat, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français lundi soir pour annoncer plusieurs mesures pour améliorer le pouvoir d’achat.
Selon Nicolas Domenach, éditorialiste politique chez RTL, la question du SMIC a provoqué une confrontation et un rapport de force au sein du pouvoir, puisque certains ministres ne voulaient pas l’augmenter. Dans tous les cas, les manifestations des "Gilets Jaunes" ont cassé la solidarité entre le chef de l’État et ses ministres.
La hausse du SMIC est la principale revendication des "Gilets Jaunes". Si le Premier ministre avait assuré qu’il n’y aurait aucun coup de pouce à l’augmentation du SMIC. Emmanuel Macron en a décidé autrement. "(…) Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur", a-t-il affirmé.
De son côté, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a déclaré sur LCI que la hausse au SMIC pourrait détruire des emplois. "Si on augmente tous les salaires de façon automatique, il y a plein d’artisans et de commerçants qui vont mettre la clef sous la porte, ou alors ils vont augmenter les prix et personne ne pourra se payer le service", a-t-elle ajouté.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré sur RTL être favorable à une accélération de la baisse des impôts en France. Toutefois, il s’est opposé à la suppression de la hausse de la CSG pour les retraités. Il a rejeté l’idée de supprimer la hausse de la CSG pour les retraités. "Je vais vous décevoir, mais la réponse sera non", a-t-il affirmé.
Et pourtant, Emmanuel Macron a indiqué lundi soir l’annulation de cette hausse pour ceux qui touchent moins de 2 000 euros.
Le rétablissement de l’ISF fait aussi partie de la demande des "Gilets Jaunes". La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a indiqué être prête à proposer de "rétablir l’ISF". Mais elle a rapidement été recadrée par Emmanuel Macron. "Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois", avait-il tranché en Conseil des ministres.
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, a également assuré au micro de RTL que rétablir l’ISF n’est pas encore sur la table.
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