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Les grands patrons tricolores s’inquiètent de prélèvements alourdis par le budget 2025, voté au Parlement la semaine dernière. Emmanuel Macron appelle les dirigeants d’entreprise à défendre sa politique de l’offre.
Sur le plateau de France 2, Emmanuel Macron a de nouveau défendu sa politique de l’offre. Il a ainsi répondu aux grands patrons tricolores qui s’inquiètent de prélèvements alourdis par le budget 2025, voté au Parlement la semaine dernière.
"J’entends beaucoup de débats en ce moment en France qui me paraissent fous", a lancé le président de la République. Selon lui, les appels à taxer les entreprises "sont une erreur", qui risque de mettre en péril l’appareil productif en métropole, rapporte Le Figaro. En effet, les industriels pourraient être tentés de délocaliser des activités en raison de l’instabilité fiscale et politique.
Emmanuel Macron s’est notamment adressé aux patrons français.
"Soyez patriotes vous-mêmes ! Menez le débat ! Je ne vous ai parfois pas assez entendu, ces sept dernières années, quand on menait des réformes des retraites. Je leur dis, expliquez plutôt tout ce qu’on a bien fait pendant sept ans", a-t-il lancé d’un ton courroucé. Avec ironie, il a souligné qu’il est "trop facile d’être planqué dans son bureau et de déclarer : ‘c’est bien, faites le travail, mais on ne le dit pas trop fort’".
Le chef de l’Etat a ainsi espéré obtenir des réactions en faveur de sa politique de l’offre, menée depuis son arrivée au pouvoir. D’après lui, ces choix ont eu des résultats tangibles, avec la réindustrialisation, la création d’emplois et le soutien aux start-ups et à l’innovation.
Pour rappel, plusieurs dirigeants de grandes entreprises françaises ont haussé le ton contre les durcissements prévus dans le budget 2025. Fin janvier, Bernard Arnault s’est agacé en disant : "quand on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40 % les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal !"
Ces propos ont été critiqués par Sophie Binet, qui a dénoncé "un chantage" du patron de LVMH. "Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit, ‘si cela ne le fait pas, je quitte le pays’" a signifié Michel-Édouard Leclerc, quelques jours plus tard.
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