Claude Allègre, figure marquante de la science et de la politique, est décédé samedi à l’âge de 87 ans. La triste nouvelle a été annoncée par sa famille.
Claude Allègre avait marqué l’histoire des sciences en France. Géochimiste, il avait reçu en 1994 la médaille d’or du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). L’année suivante, il avait intégré l’Académie des sciences, couronnant une carrière d’excellence. À la tête de l’Institut de Physique du Globe de Paris, cet homme avait exploré sans relâche les mystères de la Terre. En 1997, il avait quitté le monde académique pour entrer au gouvernement, poursuivant son ambition de moderniser l’Éducation nationale.
Nommé ministre de l’Éducation nationale sous Lionel Jospin, Claude Allègre avait choqué par son franc-parler. Sa célèbre volonté de "dégraisser le mammouth" avait suscité colère et manifestations chez les enseignants. Il avait aussi critiqué l’absentéisme dans le système public, déclenchant une vive polémique. M. Allègre avait, en revanche, initié des réformes audacieuses dans la recherche. Il avait facilité la création de start-up par les scientifiques, rapprochant innovation et économie. Son approche l’avait cependant poussé à la démission en 2000.
Si ses contributions à la recherche restent gravées dans l’histoire, ses choix politiques avaient continué d’alimenter le débat. Homme de convictions, Claude Allègre n’avait pas hésité à bousculer l’ordre établi, quitte à s’attirer des critiques.