Le président de la République est aux Mureaux ce vendredi 2 octobre pour dévoiler son plan de lutte contre les « séparatismes », notamment le séparatisme islamiste.
Emmanuel Macron a dévoilé vendredi 2 octobre les grandes lignes du projet de loi sur le séparatisme qui sera présenté le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905.
Ce texte qui doit être débattu au Parlement au cours du premier semestre 2021.
"Nous devons nous attaquer au séparatisme islamiste", a déclaré Emmanuel Macron, ciblant "un projet conscient, théorisé, qui se concrétise par la déscolarisation, des pratiques sportives communautarisées, l’endoctrinement et la négation de nos principes". "Force est de constater qu’il y a un islamisme radical qui conduit à nier les lois de la République, à banaliser les violences, à créer les conditions de dérives politiques mais aussi violentes", a également martelé le chef de l’Etat, évoquant une "crise profonde de l’islam partout dans le monde".
Dans le futur texte de loi, les préfets auront la possibilité de suspendre des actes pris par des maires "sous la pression de groupes", a annoncé le chef de l’Etat.
Cela concerne, par exemple, les décisions locales qui ont pu conduire à instituer des "menus confessionnels" dans les cantines scolaires, ou à réserver des créneaux horaires aux hommes et aux femmes dans les piscines municipales.
En outre, les préfets pourront "se substituer à l’autorité locale" si cette décision n’était pas appliquée.
Le projet de loi doit également combattre des "contournements" au sein des services publics exercés par des entreprises.
L’obligation de neutralité sera "étendue aux salariés des entreprises délégataires".
Pour lutter contre "le déploiement de stratégies assumées d’endoctrinement" par le biais des associations sportives, culturelles ou autres, les critères permettant de prononcer une dissolution en conseil des ministres seront étendus au principe "d’atteinte à la dignité de la personne", "atteintes physiques ou psychiques".
Emmanuel Macron a confirmé que toute association devra désormais signer "un contrat de respect des valeurs de la République". En cas de non respect de cette "charte de laïcité", les responsables de l’association devront rembourser les subventions touchées.
"Dès la rentrée 2021, l’instruction à l’école sera rendue obligatoire pour tous dès 3 ans", a annoncé vendredi Emmanuel Macron.
Si l’enseignement a de fait été rendu obligatoire à 3 ans dès la rentrée 2019, cette annonce vise à empêcher le recours à l’instruction à domicile, qui sera désormais exceptionnelle.
L’objectif affiché par cette mesure est d’empêcher "des contournements".
Concernant l’école, Emmanuel Macron a également confirmé la fin des Elco, afin de mettre un terme à "l’ingérence étrangère" dans l’enseignement des langues à l’école, notamment l’arabe. Enfin, les écoles hors contrat verront leurs contrôles renforcés.
"Il nous faut aider l’islam à se structurer pour être un partenaire de la République pour les affaires que nous avons en partage".
La future loi sur le séparatisme va ainsi "libérer l’islam en France des influences étrangères" en mettant fin, en quatre ans, au lien de l’islam consulaire impliquant la Turquie, le Maroc et l’Algérie, au profit d’une formation des imams en France.
"Nous allons répliquer les contraintes qui existaient dans le cadre de la loi de 1905 sans les avantages fiscaux de cette loi. Il ne s’agit pas d’interdire les financements de l’étranger, mais de les rendre transparents", a précisé Emmanuel Macron.
Le chef de l’Etat a en annoncé un dispositif pour empêcher des "extrémistes" de prendre le contrôle d’une mosquée.