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Le gouvernement a dévoilé une nouvelle stratégie de lutte contre le narcotrafic. Cette campagne vise à sensibiliser les Français aux dangers de la consommation de stupéfiants.
Le jeudi 6 février, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exposé les détails de la nouvelle campagne de sensibilisation du gouvernement sur la lutte anti-drogue. Le « "premier flic de France" annonce d’emblée que ce sera un "électrochoc".
Cette initiative intervient deux jours après l’adoption par le Sénat d’une loi visant à renforcer la lutte contre le narcotrafic en France. Le gouvernement souhaite faire de ce combat une "cause nationale" en mettant l’accent sur la responsabilisation des consommateurs.
Le clip de sensibilisation, conçu pour marquer les esprits, illustre les conséquences directes de l’usage de stupéfiants : un joint qui s’embrase, une ligne de cocaïne qui disparaît puis des images de violences et de destruction. La scène finale montre un corps délimité par une ligne de poudre blanche, avec une voix off affirmant : "Chaque jour, des personnes paient le prix de la drogue que vous achetez". L’objectif est clair : responsabiliser les consommateurs en leur montrant l’impact de leurs choix sur la société.
"Ce n’est pas une campagne de sensibilisation. C’est une campagne de culpabilisation. Et cette culpabilisation, je l’assume totalement. J’assume de vouloir rompre avec cette logique victimaire qui consiste à présenter les consommateurs exclusivement comme les victimes d’une addiction", a indiqué Bruno Retailleau sans détour. "Bien sûr, je sais, il y a des malades, on doit s’en occuper. Je ne suis pas ministre de la Santé et mon rôle est d’assumer l’ordre public", a tenu à souligner le ministre.
Lors de la présentation de cette stratégie gouvernementale, le ministère de l’Intérieur a révélé des données significatives sur le trafic de drogues en France en 2024. Si les saisies de cannabis ont diminué de 19 %, avec 101 tonnes interceptées, celles de cocaïne ont atteint un niveau record. En effet, 53,5 tonnes de cette drogue ont été confisquées par les autorités, soit une augmentation de 130 % par rapport à l’année précédente. Les drogues synthétiques connaissent également une progression inquiétante : plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 %), ainsi que 618 kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %).
La consommation de cocaïne, qualifiée de "tsunami blanc" par Bruno Retailleau, continue de croître. D’après les données de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publiées le 15 janvier, 1,1 million de personnes ont consommé cette drogue en 2023, contre 600 000 en 2017.