Les députés LFI ont déposé une résolution ayant pour objectif d’enclencher une procédure de destitution du chef de l’Etat. Le texte a été signé par 81 députés.
Les députés du Parti Socialiste ont annoncé ce lundi qu’ils soutiendront l’examen en commission de la proposition de destitution d’Emmanuel Macron, présentée par La France Insoumise (LFI). En revanche, ils voteront contre lors du passage en Assemblée. Ils jugent la procédure "sans avenir" et craignent qu’elle confère une "légitimité" supplémentaire au Président. Cette décision, prise après près de trois heures de débat, sera officialisée ce mardi matin par les représentants socialistes au sein du bureau de l’Assemblée nationale, l’organe exécutif de cette dernière. Le Nouveau Front Populaire (NFP) y détient une courte majorité (12 sièges sur 22), rendant probable le passage du texte à cette étape. Cependant, l’issue finale semble peu favorable à une adoption définitive.
Les députés de La France Insoumise ont soumis une résolution visant à engager la procédure de destitution d’Emmanuel Macron, avec la signature de 81 députés. D’après Europe1, ce processus complexe et long nécessiterait l’aval des deux tiers des parlementaires des deux chambres, réunis en Haute Cour, pour être mené à terme. La première étape consiste à faire examiner la recevabilité du texte par le bureau de l’Assemblée, qui doit ensuite transférer le dossier à la commission des Lois. Le vote des socialistes paraît crucial face à la probabilité que les représentants du camp présidentiel, des Républicains (LR), voire du groupe Liot, s’opposent à cette démarche. Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, a salué cette annonce sur le réseau social X, affirmant qu’il s’agit d’une "excellente nouvelle", dans l’intérêt du "débat démocratique" et de la "souveraineté populaire".
Les élus du PS ont fermement réitéré leur désaccord avec cette procédure, qu’ils considèrent comme une relance d’une ancienne pratique d’exception prévue pour "haute trahison". Ils ont déclaré qu’ils voteront à l’unanimité contre la proposition. "Cette procédure mettra surtout le président de la République au cœur des discussions politiques et lui offrira une nouvelle légitimité", ont-ils averti. Ils ont ajouté qu’ils ne souhaitent pas offrir "une victoire à Emmanuel Macron". Selon eux, "le pouvoir ne réside plus à l’Élysée, mais bien au sein du Parlement."
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