A minuit ce soir s’achèvera la campagne officielle pour le second tour de l’élection présidentielle. Pour Nicolas Sarkozy et François Hollande, le temps restant pour convaincre les électeurs est compté.
A J-2 du second tour de l’élection, les deux candidats encore en lice dans la course à l’Elysée doivent tout donner pour convaincre les électeurs encore indécis. Après un duel acharné sur la campagne de l’entre-deux-tours, le président sortant Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste François Hollande sont dans la dernière ligne droite.
Pour David Noualle, spécialiste en communication et marketing, directeur de l’agence ADN, Nicolas Sarkozy part avec un avantage sur François Hollande. "Cela fait 10 ans qu’il fait des meetings, sa voix est plus posée et il arrive mieux grâce à sa voix à faire passer ses idées", explique le spécialiste. A l’inverse Hollande a souvent fini en forçant sur ses cordes vocales les meetings. Le retour des meetings en plein air justement est un des faits marquants de cette campagne, estime David Noualle.
Parallèlement, la campagne fut davantage une confrontation d’homme ou de partis, qu’une confrontation de propositions. "Les gens sont plutôt pour ou contre un homme, pour ou contre un camp, mais on ne peut pas distinguer aujourd’hui deux thèmes forts".
En effet à partir de minuit ce soir, les candidats et leurs idées devront être invisibles dans les médias et sur le terrain jusqu’à dimanche soir 20 heures. Autrement dit, lorsque la messe sera dite. Les règles édictées par la Commission Nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle (CNCCEP) pour le premier tour sont identiques au second.
Au douzième gong de minuit ce soir, il y aura interdiction pour les candidats de tenir des réunions publiques et distribuer des tracts, interdiction d’envoyer des messages électroniques "ayant un caractère de propagande électorale", ni de relancer les électeurs par téléphone. Leurs sites internet de campagne ne doivent plus être actualités et les actualisations automatiques doivent être désactivées.
Du côté des médias, il sera strictement interdit durant 44 heures d’interviewer des candidats et leurs soutiens ou de diffuser des sondages et des résultats partiels avant dimanche 20 heures.
Le dernier point d’orgue de ces derniers jours de campagne a été le fameux débat télévisé entre les deux candidats diffusé mercredi soir en direct sur les chaînes de télévision. 17,76 millions de Français ont assisté à ce face à face historique entre le président sortant et le socialiste François Hollande. Un débat également extrêmement suivi sur le réseau social Twitter où 500 000 messages ont été postés en 2h50 (cf linfo.re : 500 000 tweets postés durant le débat).
Selon les observateurs, François Hollande est parvenu à asseoir sa posture présidentielle et s’est montré offensif et pugnace, face à un chef de l’Etat plutôt mal à l’aise avec son bilan qui a cherché à attaquer son adversaire sur son inexpérience du pouvoir politique et sa méconnaissance des chiffres. Pour les détracteurs du député de Corrèze, il s’est au contraire montré agressif envers son rival, ce qui prouverait son manque de maîtrise (cf linfo.re : Face-à-face sous tension entre Hollande-Sarkozy).
Les avis sont partagés sur les prestations de chaque candidat, mais quoiqu’il en soit le dernier mot reviendra aux électeurs appelés aux urnes pour élire celui qui veulent voir à la tête de l’Etat les 5 prochaines années.